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Démence

Alzheimer : le porridge est-il réellement efficace pour lutter contre la maladie ?

Par Geneviève Andrianaly

Ingérer tous les jours des fibres solubles, en mangeant du porridge, pourrait réduire les risques de développer une démence.

Arx0nt/iStock
Après 65 ans, la fréquence de la maladie d’Alzheimer augmente. Elle touche 15 % des personnes de plus de 80 ans.
Les fibres solubles, que l'on trouve dans des aliments tels que l'avoine et les légumineuses, sont importantes pour les bactéries "saines" qui vivent dans l'intestin.

Depuis quelques années, le porridge est devenu la star du petit-déjeuner. Ce plat, appelé "bouillie" en français, se compose de flocons d’avoines, riches en fibres alimentaires, mélangés à de l’eau ou du lait. Il est apprécié aussi bien pour son goût que ses bienfaits pour la santé. D’après une récente étude publiée dans la revue Nutritional Neuroscience, consommer chaque matin du porridge permettrait de prévenir la maladie d’Alzheimer.

Apport en fibres

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l’université de Tsukuba, au Japon, ont recruté 3.739 personnes, âgées de 40 à 64 ans, en bonne santé. Entre 1985 et 1999, les participants ont rempli un questionnaire sur leur consommation alimentaire, plus précisément sur leur apport en fibres. Ils ont ensuite été suivis de 1999 à 2020. Durant cette période, ils ont noté si les volontaires avaient développé une démence nécessitant des soins. "La démence invalidante a été classée en deux catégories : avec ou sans antécédents d'accident vasculaire cérébral", ont indiqué les auteurs.

Une réduction de 26 % des risques

Au cours d'un suivi d’environ 19,7 ans, 670 cas de démence invalidante ont été enregistrés. D’après les résultats, la consommation journalière de fibres alimentaires, en particulier de fibres solubles, était inversement associée au risque de démence invalidante. En clair, les chercheurs ont indiqué que consommer du porridge chaque jour pouvait réduire de 26 % les risques de développer la maladie d’Alzheimer.

"Les mécanismes sont actuellement inconnus, mais ils pourraient impliquer les interactions qui ont lieu entre l'intestin et le cerveau. Une possibilité est que les fibres solubles régulent la composition des bactéries intestinales. Cette composition pourrait affecter la neuro-inflammation, qui joue un rôle dans l'apparition de la démence. Il est également possible que les fibres alimentaires puissent réduire d'autres facteurs de risque de démence, tels que le poids, la pression artérielle, les lipides et les niveaux de glucose. Ces travaux n'en sont qu'à leurs débuts, et il est important de confirmer cette association dans d'autres populations", a expliqué le professeur Kazumasa Yamagishi, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.