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Gynécologie

Une clinique ukrainienne la propose à un tarif "Black Friday" ! Focus sur la GPA, une pratique qui se banalise

Par Mathilde Debry

La clinique BioTexCom, en Ukraine, propose un "Black Friday GPA", soit des réductions sur le recours aux mères porteuses de ce pays. L'occasion de tout vous dire sur cette technique médicale controversée. 

Amparo Garcia / istock.
Aux États-Unis et au Canada, le Black Friday est un évènement commercial d'une journée qui se déroule le vendredi suivant la fête de Thanksgiving (le quatrième jeudi du mois de novembre).
Ce vendredi marque traditionnellement le coup d’envoi de la période des achats des fêtes de fin d'année.

Ce sont des soldes pour le moins... surprenantes. La clinique BioTexCom, en Ukraine, propose un "Black Friday GPA". Soit entre 1 200 et 1 500 euros de réduction pour avoir un enfant né d’une mère porteuse vivant dans ce vaste pays d'Europe de l'Est. Mais qu’est-ce vraiment que cette pratique, qui se banalise dans le monde au point qu’on puisse désormais en faire des promotions ?

Fécondation in vitro (FIV) ou insémination 

Très controversée, la gestation pour autrui (GPA) est reconnue par l’OMS comme une forme d’assistance médicale à la procréation. Concrètement, cette technique permet qu’une femme (la "mère porteuse") porte l’enfant d’un couple de futurs parents (les "parents d’intention"). Pour ce faire, on implante dans l’utérus de la mère porteuse un embryon issu d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une insémination. "Selon les techniques utilisées, soit les membres du couple sont les parents génétiques de l’enfant, soit le couple d’intention n’a qu’un lien génétique partiel avec l’enfant, soit le couple d’intention n’a aucun lien génétique avec l’enfant", précise le site vie-publique.fr.  

En France, la GPA a été interdite par la loi du 29 juillet 1994 et son article 16-7, qui stipule clairement que "toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle". Il en va de même en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Italie, au Luxembourg... D'autres pays, en revanche, autorisent le recours aux mères porteuses : l’Ukraine donc, mais aussi la Russie, le Danemark, les Pays-Bas, la Grèce, le Canada, certains états fédérés américains ou encore l’Inde...

Différentes législations

"Certains pays l'autorisent sous conditions établies dans une convention, d'un suivi et d'une indemnisation qui assure à la femme porteuse non pas un revenu mais l'assurance qu'elle pourra faire face aux coûts engendrés par le suivi médical et une gestation normale", explique dans le Journal des femmes Maître Muriel Bodin, spécialiste du droit de la santé. "Ce qu'est une gestation "normale" peut être interprétée différemment selon les commanditaires de la gestation. En effet, il y a des parents d'intention qui imposent des contraintes inimaginables à la mère porteuse comme le fait de se coucher à heure fixe tous les soirs, d'effectuer un minimum de pas par jour, d'adopter une certaine alimentation, de ne plus avoir de rapports sexuels ou de ne pas sortir pour éviter de contaminer le fœtus, etc", poursuit-elle.  

Si les législations varient autant, c’est parce que la GPA soulève des débats éthiques, notamment autour de la marchandisation du corps humain. Ainsi, Céline Revel-Dumas, journaliste et auteure de « GPA, le grand bluff », écrit dans l’hebdomadaire Marianne à propos du "Black Friday GPA" :  "désormais, la grossesse par autrui est soldée. Que lire, que comprendre ? Si ce n’est le déplacement odieux et choquant d’une logique mercantile et cupide aux domaines de la procréation, du corps et de l’enfant lui-même".