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Particules aérosols

Covid-19 : même mouillé, le masque protège des gouttelettes respiratoires

Par Charlotte Arce

Une modélisation réalisée par une équipe internationale de recherche montre que mêmes lorsqu’ils sont humides, les masques restent efficaces pour empêcher les gouttelettes respiratoires de s'échapper et d'être atomisées en aérosols.

Say-Cheese/iStock
Une modélisation réalisée sur des masques en tissu et des masques chirurgicaux montrent que, même humides, ils restent efficaces pour bloquer la pénétration et l'évacuation des gouttelettes respiratoires.
Les résultats montrent même qu'humides, les masques sont plus efficaces que secs pour éviter la pénétration de micro-gouttelettes.
Les chercheurs recommandent toutefois de suivre les conseils de santé publique et de changer de masque toutes les 4 heures.

Si votre masque a été mouillé par la pluie ou qu’il est devenu humide en raison des gouttelettes respiratoires, pas de panique : ce dernier a toujours un effet protecteur contre la Covid-19.

C’est la conclusion à laquelle une équipe internationale de recherche est parvenue après avoir modéliser ce qui arrive aux gouttelettes lorsqu’elles entrent en contact avec un masque humide. Présentés de lors de la 74e réunion annuelle de la division de la dynamique des fluides de l'American Physical Society, les résultats de ces travaux seront publiés le 7 décembre prochaine dans Physical Review Fluids.

Une résistance supplémentaire aux gouttelettes

La même équipe avait déjà étudié l'efficacité des différentes couches de masques pour empêcher les gouttelettes respiratoires de s'échapper. Ces nouveaux travaux montrent bien que les masques humides restent efficaces pour empêcher les gouttelettes de s'échapper du masque et d'être atomisées en particules aérosol, qui plus petites et donc plus susceptibles de propager le SARS-CoV-2.

Les chercheurs ont généré des gouttelettes respiratoires factices à l'aide d'une pompe à seringue, qui a lentement poussé le liquide à travers une aiguille et sur l'un des trois types de matériaux de masque : un masque chirurgical et deux masques en tissu d'épaisseurs différentes. Les chercheurs ont enregistré ce qui se passait lorsque les gouttelettes touchaient le masque à l'aide d'une caméra haute vitesse qui capturait l'impact à 4 000 images par seconde, et ont continué à l'étudier à mesure que le masque devenait humide.

Étonnamment, ils ont constaté que les masques humides rendent plus difficile la pénétration et l'évacuation des gouttelettes respiratoires, qu’il s’agisse de masques chirurgicaux courants ou de masques en tissu. Lorsque le tissu est humide, les gouttelettes d’une toux ou d'un éternuement doivent se déplacer à une vitesse plus élevée pour être poussées à travers un masque humide que lorsqu'il est sec.

Les masques chirurgicaux sont encore plus efficaces car ils sont hydrophobes : les gouttelettes respiratoires forment de petites perles à la surface du masque, offrant ainsi une résistance supplémentaire aux gouttelettes impactées contre une éventuelle pénétration.

"En résumé, nous avons montré que les masques humides sont capables de limiter les gouttelettes respiratoires balistiques mieux que les masques secs", souligne Sombuddha Bagchi, premier auteur de l’étude.

Changer son masque toutes les 4 heures pour une efficacité optimale

Attention, les résultats de cette étude ne signifient pas pour autant qu’il faut renoncer à changer de masque dès que celui-ci est trop humide et présente donc un inconfort. En effet, "les masques humides sont plus difficiles à respirer, moins efficaces pour filtrer l'air inhalé et peuvent laisser passer plus d'air autour de leur bord que les masques secs", rappellent les auteurs, qui invitent à suivre les conseils de santé publique et de changer de masque toutes les 4 heures où dès qu’il devient humide en raison des gouttelettes respiratoires libérées par la respiration, la toux ou les éternuements.