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Ostéoporose

Comme la vraie cigarette, la cigarette électronique dégraderait la santé des os

Par Charlotte Arce

Une nouvelle étude établit que le vapotage était associé, comme la cigarette classique, à une prévalence plus élevée d’ostéoporose et de fractures et ce, même chez les jeunes adultes.

vchal/iStock
Il s'agit de la première étude qui étudie l’association entre la cigarette électronique et les fractures de fragilité.
Les résultats montrent bien une prévalence entre le vapotage et le risque de fractures ostéoporotiques. Ce risque n'épargne pas les 18-25 ans, qui sont les principaux utilisateurs de cigarette électronique aux États-Unis.

Commercialisés comme une alternative plus saine et une aide au sevrage de la cigarette classique, les e-cigarettes connaissent, depuis leur arrivée sur le marché il y a une dizaine d’années, un attrait certain, en particulier chez les jeunes adultes. Grâce à leur design souvent minimaliste et la palette d’arômes qu’elles proposent, les e-cigarettes tentent de plus en plus de fumeurs ou de novices. Selon l’Eurobaromètre de la Commission européenne datant de 2017, la France compterait 3 millions de vapoteurs.

Mais le vapotage n’est pas sans risque pour la santé. Alors que le tabagisme classique est un facteur de risque établi de fragilité osseuse et de fracture, l'association entre l'utilisation de l'e-cigarette et la santé osseuse n'avait pas été étudiée auparavant.

C’est désormais chose faite, avec cette étude de la University of Pittsburgh Medical Center, aux États-Unis, et publiée dans l'American Journal of Medicine Open. Selon ses auteurs, l'utilisation d'e-cigarettes était associée à une prévalence plus élevée de fractures de fragilité et d’ostéoporose, et ce même chez les jeunes adultes.

Un lien entre vapotage et fragilité osseuse

Pour étudier l’association entre vapotage et fractures de fragilité, les chercheurs ont utilisé un échantillon de plus de 5 500 hommes et femmes adultes américains provenant des données de l'enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES) datant de 2017-2018. Au total, 4 519 (81,2 %) personnes n'avaient jamais utilisé d'e-cigarette, 1 050 (18,8 %) en avaient déjà utilisé et 444 (8,0 %) ont déclaré des fractures de fragilité.

Les résultats ont montré une prévalence plus élevée de fractures de fragilité chez les utilisateurs d'e-cigarettes que chez les non-utilisateurs. Les chercheurs ont également constaté que les personnes qui utilisaient à la fois des cigarettes classiques et des e-cigarettes présentaient une prévalence plus élevée de fractures de fragilité que les fumeurs classiques seuls.

Les jeunes fumeurs peuvent aussi être touchés

Comme la prévalence de l'utilisation de l'e-cigarette est la plus élevée dans la tranche d'âge 18-25 ans aux États-Unis, ces résultats suggèrent que les jeunes utilisateurs pourraient aussi augmenter leur risque de fractures ostéoporotiques au fil du temps.

"À notre connaissance, il s'agit de la première étude à examiner la relation entre l'utilisation des e-cigarettes et les fractures de fragilité, explique le Dr Dayawa D. Agoons, premier auteur des travaux. Elle comble une importante lacune dans les connaissances compte tenu de la popularité croissante de l'utilisation de l'e-cigarette et de l'important fardeau économique ainsi que de la morbidité et de la mortalité connues associées aux fractures ostéoporotiques."

Le chercheur plaide désormais pour une reconnaissance de la e-cigarette comme un facteur de risque potentiel de fracture de fragilité, au même titre que la cigarette classique.