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Bronchite chronique

BPCO : les symptômes sont aggravés par la chaleur

Par Mégane Fleury

Une augmentation de la température d'un seul degré peut conduire à l'aggravation des symptômes chez les personnes atteintes de BPCO. 

fizkes/istock
La BPCO est marquée par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons.
Dans 80% des cas, la maladie est liée au tabac.
3,5 millions de personnes sont touchées en France. 17 000 en sont décédées en 2017.

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie évolutive : caractérisée par un essoufflement et une toux à ses débuts, elle peut être suivie d’une insuffisance respiratoire. Il est impossible aujourd’hui d’en guérir, mais un traitement et une adaptation du mode de vie aident à la stabiliser. Aujourd’hui, plusieurs incertitudes demeurent autour de cette pathologie. Aux Etats-Unis, des chercheurs constatent que les conditions météorologiques peuvent avoir un impact sur les symptômes. Leurs résultats seront présentés lors du congrès de l’European Respiratory Society, dimanche 5 septembre. 

Un délai entre les jours de chaleur et l’aggravation des symptômes 

Leur étude a été réalisée grâce à l’analyse des données de plus de 1 100 personnes atteintes de BPCO, toutes fumeuses ou ex-fumeuses. Les auteurs ont observé les moments où ils souffraient d’une aggravation de leurs symptômes, et les ont mis en corrélation avec les températures extérieures. "Nous avons constaté que chaque augmentation d'un degré Celsius de la température ambiante était associée à une augmentation de 2 % de la probabilité d’aggravation de la BPCO au bout de deux jours", explique le Dr Supaksh Gupta, chercheur en soins pulmonaires et intensifs à l'Université de Washington, aux États-Unis. 

Des causes encore inconnues 

Les mécanismes impliqués dans ce lien entre la chaleur et les aggravations des symptômes de la BPCO ne sont pas tout à fait clair, mais les scientifiques supposent que cela pourrait être lié à l’hyperventilation dynamique. Les personnes concernées n’expirent pas totalement avant d’inspirer, ce qui rend la respiration moins efficace. "Les patients âgés sont également moins capables d'ajuster leur température corporelle et de maintenir une hydratation adéquate, ajoutent les chercheurs. De plus, certaines études sur l'asthme ont suggéré que respirer de l'air chaud et humide peut entraîner une constriction des voies respiratoires."

La menace du réchauffement climatique 

Dr Supaksh Gupta rappelle que d’autres études ont attesté d’un lien entre l'exposition à la chaleur extrême et un risque aggravé de problèmes de santé et de décès chez les personnes atteintes de BPCO. "Certains craignent que ces problèmes ne s'accélèrent avec la crise climatique en cours et qui s’aggrave, souligne-t-il. Par conséquent, il est important de quantifier les risques pour la santé associés aux changements de température, tout en déterminant également qui est le plus à risque pour informer les décideurs politiques et les prestataires de soins de santé." Lundi 9 août, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son dernier rapport sur l’évolution du changement climatique. Les scientifiques constatent que la température terrestre était supérieure de 1,1°C entre 2000 et 2020, en comparaison à la période 1850-1900. Si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique, la température à la surface de la terre pourrait augmenter de 5,7°C entre 2081 et 2100, toujours par rapport à la période 1850-1900.