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Diabète, maladies cardiovasculaires...

Diminuer de 20 % la teneur en sucre des aliments pourrait prévenir des millions de maladies

Par Charlotte Arce

Réduire de 20 % la teneur en sucre des aliments industriels et de 40 % celle des boissons permettrait d’éviter des millions de cas de maladies cardiovasculaires, de diabète et de décès aux États-Unis.

a_namenko/iStock
Rien qu'aux Etats-Unis, réduire la teneur en sucre et aliments et des boissons empêcherait 2,48 millions de cas de maladies cardiovasculaires, 490 000 décès d'origine cardiovasculaire et 750 000 cas de diabète.
La mesure permettrait aussi d'économiser 4,28 milliards de dollars en coûts totaux nets de soins de santé.

De multiples études ont démontré les risques pour la santé d’une alimentation trop sucrée. Consommer des aliments et des boissons sucrés est fortement lié à l’obésité, à des maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires. Pourtant, les aliments industriels que nous achetons continuent à être bien trop sucrés. Biscuits, plats préparés, céréales, sauces, yaourts, boissons… Près des trois-quarts des produits que nous consommons contiennent des sucres ajoutés.

Pourtant, une réduction de la teneur en sucre de ces aliments industriels pourrait prévenir la survenue de millions de maladies. C’est ce que montre une étude publiée dans la revue américaine Circulation. Selon ses auteurs, diminuer de 20 % de la teneur en sucre des aliments et de 40 % celle des boissons permettrait d'éviter des millions de maladies et de décès aux États-Unis au cours de la vie de la population adulte.

Moins de maladies… et des économie sur les soins de santé

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont créé un modèle informatique pour simuler et quantifier les effets sur la santé, l'économie et l'équité d'une politique pragmatique de réduction du sucre proposée par l'initiative américaine National Salt and Sugar Reduction Initiative (NSSRI). Il s’est avéré qu’une réduction globale de la teneur en sucre des aliments et boissons permettrait d’empêcher 2,48 millions de cas de maladies cardiovasculaires (attaques cérébrales, crises cardiaques, arrêts cardiaques), 490 000 décès d'origine cardiovasculaire et 750 000 cas de diabète rien qu’aux États-Unis.

Selon ce modèle, et dix ans après l'entrée en vigueur de la politique du NSSRI, les États-Unis pourraient s'attendre à économiser 4,28 milliards de dollars en coûts totaux nets de soins de santé, et 118,04 milliards de dollars au cours de la vie de la population adulte actuelle (âgée de 35 à 79 ans). À cela s’ajoutent les coûts sociétaux de la perte de productivité des Américains développant des maladies dues à une consommation excessive de sucre.

Une mesure plus efficace qu’une taxe sur le sucre

Cette réduction de la teneur en sucre des aliments industriels pourrait même, selon les auteurs, réduire les disparités, "les gains de santé les plus importants étant estimés chez les adultes noirs et hispaniques, ainsi que chez les Américains à faible revenu et moins éduqués". Or, il s’agit des populations qui consomment le plus de sucre.

Selon Siyi Shangguan, auteur principal et médecin traitant au Massachussetts General Hospital, "la réduction de la teneur en sucre des aliments et des boissons préparés commercialement aura un impact plus important sur la santé des Américains que d'autres initiatives visant à réduire le sucre, comme l'imposition d'une taxe sur le sucre, l'étiquetage de la teneur en sucre ajouté ou l'interdiction des boissons sucrées dans les écoles".

"Le sucre est l'un des additifs les plus évidents de l'alimentation à réduire à des quantités raisonnables, ajoute le Dr Dariush Mozaffarian, coauteur principal et doyen de la Friedman School of Nutrition Science and Policy de l'université Tufts. Nos résultats suggèrent qu'il est temps de mettre en œuvre un programme national avec des objectifs volontaires de réduction du sucre, qui peut générer des améliorations majeures en matière de santé, de disparités sanitaires et de dépenses de santé en moins d'une décennie."