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Immunité

Comment les variants du coronavirus créent des "super-cellules" pour se répliquer

Par Mégane Fleury

Le SARS-CoV-2 est capable de faire fusionner les cellules pour échapper au système immunitaire. 

wildpixel/istock
Un virus doit se cacher pour survivre. Lorsqu’il se trouve en dehors des cellules, sous la forme de virions, soit une particule virale, il peut être détecté par le système immunitaire de l’hôte, qui va chercher à le neutraliser.
Les mutations des virus servent à duper les cellules immunitaires, les anticorps, pour leur échapper et pour qu’ils puissent continuer à se répliquer dans l’organisme.

Une équipe de chercheurs internationaux a observé les processus utilisés par les variants de la Covid-19 pour résister au système immunitaire. Leurs résultats ont été pré-publiés, ce qui signifie qu’ils n’ont pas encore été évalués par un comité de rédaction scientifique. 

Des cellules observées en time-lapse

Les virus peuvent se transformer de différentes manières pour duper le système immunitaire : ils changent des éléments de leur structure afin de ne plus être reconnus, et ils modifient leur manière d’agir. Un virus est capable d’infecter de nouvelles cellules sans que des virions soient libérés en dehors des cellules. Ce procédé s’appelle l’infection de cellule à cellule.

Dans ces travaux, la stratégie du SARS-CoV-2 s’est révélée plus complexe encore : les cellules infectées fusionnent avec d’autres cellules infectées afin de créer de "super-cellules", appelée syncitia. L’équipe de recherche a observé des cellules pulmonaires infectées par la Covid-19. Ils ont utilisé la technique du time-lapse, une manière d’accélérer les images, pour regarder leur évolution. Six heures après l’infection, des syncitia commencent à se former, et au bout de 36 heures, 20% des noyaux cellulaires sont dans ces structures virales. 

Quelle est l’efficacité des vaccins sur ce processus ?

D’après les chercheurs, les anticorps neutralisants ne peuvent pas empêcher la propagation entre cellules via ces super-structures. "Dans le cas d’une immunité naturelle, les anticorps ont besoin de plusieurs semaines avant d’atteindre leur capacité de neutralisation maximale", expliquent les scientifiques dans leur étude.

Les vaccins permettent la présence d’anticorps avant même l’exposition au virus, mais les auteurs craignent que les syncitia puissent quand même se former. En revanche, les vaccins stimulent aussi la formation de lymphocytes, des globules blancs capables de détruire ces super-cellules. Il y aurait donc une manière de lutter contre ce processus cellulaire, même s'il pourrait contribuer à la persistance du virus chez certains sujets.