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Nutrition

Plus on est stressé, plus on mange de fast foods

Par Diane Cacciarella

Mieux gérer le stress permettrait de manger moins de fast foods et de plats gras. 

margouillatphotos/iStock
La diminution du stress ressenti par les femmes pendant et après avoir participé à l’étude est le facteur principal qui les a aidé à avoir une meilleure alimentation.
Se sentir impatientes, avoir des douleurs à la tête et au cou et des troubles du sommeil sont des signes de stress qui conduisent à manger trop de plats gras.

Fast foods, plats préparés, nourriture grasse… C’est bien connu, ce type d’alimentation conduit forcément à une prise de poids, mais constitue aussi un facteur de risques pour plusieurs maladies, à l’instar du diabète, du cholestérol ou des pathologies cardiovasculaires. Alors, pourquoi continuons-nous à en consommer s’ils sont si néfastes pour l’organisme ? Les chercheurs de l’Université d'État de l'Ohio, aux États-Unis, viennent de trouver l’une des raisons : le stress. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nutrients. L’étude incluait 338 participantes, des mères en surpoids ou obèses âgées de 18 à 39 ans et ayant de faibles ressources économiques. Celles-ci ont été recrutées dans le cadre d’un programme de nutrition de seize semaines dont le but était de prévenir et diminuer la prise de poids chez ces femmes. Pour cela, trois méthodes étaient employées : la gestion du stress, une alimentation équilibrée et l’activité physique. C’est dans ce cadre que les scientifiques les ont observées.

Avoir conscience de son stress pour mieux le contrôler

Toutes les participantes ont été sensibilisées à ces trois méthodes - mais plus particulièrement à la gestion du stress - en visionnant de petites vidéos mettant en scène des mères de famille dans leur quotidien. “Nous avons utilisé les témoignages de femmes dans les vidéos et montré leurs interactions avec leurs familles pour sensibiliser aux facteurs de stress, souligne Mei-Wei Chang, auteur principal de l'étude. Après avoir regardé les vidéos, de nombreuses participantes à l'intervention ont dit: “C'est la première fois que je réalise que je suis tellement stressée.”.” Dans ces vidéos, il y avait aussi des témoignages de ces femmes qui donnaient des conseils pratiques pour être moins stressées, mieux gérer le temps, prioriser les tâches, manger de manière plus équilibrée, inclure du sport dans leurs semaines, etc.  "Beaucoup de ces femmes sont conscientes de se sentir impatientes, d'avoir des douleurs à la tête et au cou et des troubles du sommeil - mais elles ne savent pas que ce sont des signes de stress," poursuit le chercheur.

Mieux gérer le stress surtout lorsque les problèmes sont insolubles

Selon les résultats, la diminution du stress ressenti par les femmes pendant et après avoir participé à l’étude est le facteur principal qui les a aidé à avoir une meilleure alimentation. Ainsi, elles ont naturellement consommé moins de fast foods et de plats gras, sans effort particulier. Les auteurs ont réussi à mesurer ce rapport : une réduction d'un point de l'échelle de mesure du stress serait liée à une baisse de près de 7% de la fréquence à laquelle les femmes mangeaient des fast-foods et plats gras. Autrement dit, réduire un peu le stress permet de beaucoup mieux manger. 

La gestion du stress est plus difficile pour les mères de famille ayant participé à l’étude car la plupart d’entre elles ont de faibles revenus et vivent dans des conditions sociales précaires. Les problèmes auxquels elles font face peuvent difficilement être résolus : difficultés financières, lieux de vie délabrés, mère-célibataire avec enfants en bas âges, etc. Ainsi, les conseils qu’elles ont reçus ne visaient pas à la résolution de ces problèmes mais au changement de leur perception, à une meilleure gestion du stress qu’ils provoquent. “Nous les avons sensibilisés aux facteurs de stress dans leur vie, et malheureusement beaucoup de ces problèmes ne sont pas sous leur contrôle, conclut Mei-Wei Chang. Nous leur apprenons donc des moyens de contrôler leurs émotions négatives.