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Annexe IV

Les Nations Unies reconnaissent l’utilité médicale du cannabis

Par La rédaction

Soixante ans après son inscription dans la Convention unique sur les stupéfiants, le cannabis a vu sa classification modifiée par les Nations Unies en raison de ses vertus médicinales. Cela ouvre la voie à sa plus large utilisation dans des médicaments.

iStockphoto.com/Елена Рубан
Le cannabis n'est plus considéré par l'ONU comme une drogue sans effet médical.
Grâce aux recommandations de l'OMS, le cannabis est sortie de l'annexe IV après 60 ans.
Le cannabis et ses dérivés pourront désormais être utilisés dans des médicaments car leurs vertus thérapeutiques et médicales sont avérées.

Il en aura fallu du temps avant d’amorcer un rétropédalage. Soixante ans pour être précis. La Commission des stupéfiants des Nations Unies a reclassifié le 2 décembre 2020 le cannabis et sa résine en vertu de son utilité médicale. Cet organisme international, chargé de lister les substances considérées comme de la drogue, a reconnu le potentiel thérapeutique de cette plante. 

Considéré comme une drogue depuis 1961

En 1961, au moment de la rédaction de cette liste, la Commission des stupéfiants des Nations Unies a inscrit le cannabis, sa résine et ses dérivés dans l’annexe IV, même titre que la coca, dont est tirée la cocaïne, et le pavot dont sont issus l’opium et l’héroïne. Cette inscription dans l’annexe IV, celui réservé aux substances les plus addictives et dont l’intérêt médical est quasi nul, a scellé le sort du cannabis. 

La liste des substances considérées par l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme des stupéfiants est très importante car elle constitue le point juridique sur lequel s’appuie toute la législation internationale en matière de drogues. Ainsi, une fois inscrit dans cette annexe, la possession, la consommation, le commerce, la distribution, l’importation, la fabrication et la production de ces drogues devient illégale.

Une recommandation de l’OMS

Si de prime abord, cette décision semble refléter une évolution des sociétés sur le regard qu’elles portent sur le cannabis, à l’image du nombre croissant de pays ayant dépénalisés sa consommation, elle est bien plus médicale que sociétale.

En tout, 27 pays, dont la France, ont voté en faveur d’un changement de statut du cannabis, et 25 se sont prononcés contre sa désincription de l’annexe IV. Tous motivent leur changement de positionnement sur le cannabis à cause d’une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’année dernière, l’OMS, une des branches des Nations Unies, a estimé qu’il fallait revoir la position du cannabis, notamment dans son utilisation pour soigner des maladies douloureuses comme la sclérose en plaques ou la drépanocytose par exemple. 

Cette reclassification de l’annexe IV vers l’annexe I, une catégorie moins restrictive, permettra aux industries pharmaceutiques d’utiliser plus facilement les vertus myorelaxantes du cannabis dans leur préparation. Le cannabis pourra donc être dérivé pour fabriquer des médicaments, à l’instar de la morphine, sans que cela ne soit désapprouvé par l’ONU.