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Prkar2a

Le même gène contrôle l'envie de manger et de faire du sport

Par La rédaction

Le gène Prkar2a, lorsqu’il est présent et actif, nous fait manger beaucoup et nous conditionne à ne pas nous dépenser. Le but serait de l’inhiber afin que nous contrôlions mieux notre envie de manger et que soyons plus enclins à faire du sport. 

Konoplytska/iStock
Le gène Prkar2a gère notre envie de manger et de faire du sport.
Lorsqu'il n'est pas activé et présent, nous serions plus enclins à ralentir sur la nourriture et passer davantage de temps à faire du sport.
Ce gène est géré par l'hamidula, une structure dans le cerveau qui gère notamment le système de récompense.

Si nous aimons manger des produits riches et paresseux pour faire du sport, c’est en partie à cause de nos gènes. Des chercheurs de l’Institut national de la santé (Etats-Unis) ont découvert celui qui contrôle l’envie d’aliments gras et sucré ainsi que le désir de faire de l’exercice. L’étude, parue le 3 novembre 2020 dans la revue JCI Insight, suggère que ce gène présent chez le rongeur pourrait également être présent chez nous, et donner des résultats similaires. 

Pour leur étude, les chercheurs se sont intéressés aux souris, dont le cerveau de certaine contient le gène Prkar2a, une enzyme de la famille des protéines kinase A. Ce gène s’exprime dans une région du cerveau appelée l’habenula, une structure située vers l’arrière du cerveau, qui sert notamment dans les processus de la dépression, de l’addiction, dans le système de récompense et dans la motivation. 

Plus de sport et moins de gras dans l’alimentation

Lorsqu’il est présent, Prkar2a peut fabriquer deux sous-unités de la protéine kinase A. Ces nouvelles enzymes accélèrent les réactions chimiques, soit en aidant à combiner les petites molécules pour qu’elles deviennent plus grandes, soit en décomposant les grandes molécules pour qu’elles deviennent petites. 

Dans une précédente étude sur Prkar2a, les chercheurs s’étaient déjà aperçus que les souris qui ne possédaient pas de copie fonctionnelle de Prkar2a dans leur matériel génétique étaient moins susceptibles de prendre du poids et de devenir obèse. 

Partant de ce constat, ils ont nourri des souris adultes mâles et femelles avec des aliments riches en gras et de l’eau sucrée à volonté pendant trois semaines. Si certains rongeurs s’en sont donné à cœur joie, ceux qui ne possédaient pas le gène Prkar2a ont mangé et bu avec parcimonie, observant régulièrement des phases d’exercice et de jeûne. 

Ils en ont conclu que les souris qui ne possédaient pas le gène Prkar2a avaient une alimentation moins riche en graisse que leurs congénères, même lorsque la nourriture était en accès illimité. De même, elles étaient moins tentées par le fait de consommer les boissons sucrées que les scientifiques mettaient à leur disposition. 

Ces souris étaient également plus enclines à faire de l’exercice puisqu’elles courraient deux à trois fois plus longtemps que les autres souris de l’expérience. Les souris femelles qui ne possédaient pas le Prkar2a mangeaient moins gras que mâles, tandis que ces derniers montraient une préférence moindre pour les boissons sucrées que les femelles. De fait, les souris dépourvues de ce gène font plus de sport et sont moins obèses que celles qui possèdent Prkar2a. 

Un gène également présent chez l’être humain

Les êtres humains sont également dotés du gène Prkar2a. Ses résultats pourraient servir de base à de futures recherches afin de prévenir l’obésité et le diabète qui peut l’accompagner. L’habenula étant responsable du système de récompense, les chercheurs pensent que ce gène est encore activé chez certains d’entre nous car dans l’évolution, la nourriture était considérée comme une récompense. 

Ce système de récompense, qui fonctionne aussi bien pour la nourriture que pour la drogue, serait “cassé” chez nous. Selon les chercheurs, cela serait dû à une dérégulation de la signalisation de la dopamine dans notre cerveau, qui ne saurait pas quand s’arrêter. Chez nos lointains ancêtres, il fallait chasser, donc se dépenser, avant d’avoir accès à la récompense qu’était la nourriture, ce qui n’est plus le cas pour nous. Si nous arrivions à inhiber le gène Prkar2a, peut-être serait-il possible de rétablir ce système de récompense, qui nous pousserait à faire plus de sports et manger moins d’aliments gras.