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Dermatite atopique

La vitamine D soulagerait l’eczéma sévère chez les enfants

Par Charlotte Arce

Une supplémentation en vitamine D renforcerait la barrière cutanée et réduirait l’eczéma chez les enfants. C'est ce que démontre une étude menée auprès de 86 petits patients.

nicoletaionescu/iStock
Parce qu'elle régule le système immunitaire et la fonction de la barrière cutanée, la vitamine D pourrait soulager les enfants souffrant de dermatite atopique
Cette maladie inflammatoire est plus connue sous le nom d'eczéma du nourrisson.

Peau sèche et irritée, plaques rouges, démangeaisons… Plus connue sous le nom d’eczéma, la dermatite atopique est une affection cutanée inflammatoire chronique et prurigineuse fréquente qui affecte les enfants et les adultes du monde entier. Caractérisée par des périodes de crises, où les plaques apparaissent d’un coup, et des périodes d’accalmie, cette maladie de peau s’observe le plus souvent dès l’enfance, et plus particulièrement chez les enfants qui présentent des prédispositions génétiques. Il s’agit en effet de l’affection cutanée la plus fréquente chez les enfants, 15 % d’entre eux sont concerné et environ 80% des personnes souffrant de dermatite atopique développent la maladie avant l’âge de 5 ans.

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Pharmacology Research & Perspectives, ces enfants souffrant d’un eczéma sévère pourraient être soulagés grâce à la vitamine D.

Un traitement adjuvant efficace

De précédents travaux avaient déjà établi un lien entre les taux sériques de vitamine D et la gravité de la dermatite atopique. On sait par ailleurs que vitamine D a une influence régulatrice sur le système immunitaire et la fonction de la barrière cutanée, tous deux essentiels dans la pathogenèse de l'eczéma. Toutefois, les résultats des études sur le rôle de préventif de la vitamine D sur la dermatite atopique étaient souvent hétérogènes.

Ces nouveaux résultats, établis depuis une étude randomisée sur 86 petits patients touchés par une forme sévère d’eczéma, montrent cependant des résultats favorables pour la vitamine D. Tous les volontaires ont reçu pendant 12 semaines de la vitamine D par jour par voie orale, soit un placebo en plus des soins standards habituellement prescrits. "La supplémentation en vitamine D pourrait être un traitement adjuvant efficace qui améliore les résultats cliniques de la dermatite atopique sévère", écrivent les auteurs de cette étude.

Quelles sont les doses de vitamine D recommandées ?

Produite naturellement par notre organisme lorsque notre peau est exposée au soleil, la vitamine D est essentielle à notre bonne santé. Peu d'aliments contiennent naturellement de la vitamine D. La chair des poissons gras et les huiles de foie de poisson sont parmi les meilleures sources, suivies par le foie de bœuf, le fromage et les jaunes d'œufs.

Pour éviter les carences, la Société française de pédiatrie recommande fortement une supplémentation quotidienne en vitamine D de la naissance à 18 mois, puis pendant les mois d’hiver entre 18 mois et 5 ans. Voici ses préconisations depuis 2012 :

- Chez le nourrisson allaité : 25 à 30 mg (1 000 à 1 200 UI) par jour pendant toute la durée de l’allaitement.

- Chez l’enfant de moins de 18 mois nourri au lait enrichi en vitamine D : ajouter un complément de 15 à 20 mg (600 à 800 UI) par jour.

- Chez l’enfant de moins de 18 mois nourri au lait de vache non enrichi en vitamine D : 25 à 30 mg (1 000 à 1 200 UI) par jour.

- Chez l’enfant de 18 mois à 5 ans : 2 doses de charge trimestrielle de 2 000 mg ou 2 500 mg (80 000 ou 100 000 UI) en hiver, l’une en novembre, l’autre en février.

- Chez l’adolescent de 10 à 18 ans : 2 doses de charge trimestrielle de 2 000 à 2 500 mg (80 000 ou 100 000 UI) en hiver, l’une en novembre, l’autre en février, pouvant être remplacées par une dose semestrielle unique de 5 000 mg (200 000 UI) quand le risque d’oubli de la 2ème dose semble élevé.