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Covid-19

L’Inserm recherche 25 000 volontaires pour tester un candidat-vaccin contre la Covid-19

Par Jean-Guillaume Bayard

L’Inserm lance ce jeudi 1er octobre une plateforme afin de recruter 25 000 volontaires français de tout âge pour mener des essais cliniques de candidats vaccins.

herraez/iStock
Les essais cliniques sont prévus d’ici à la fin de l’année et devrait durer deux ans.
Le candidat vaccin qui sera testé n’a pas encore été sélectionné.
Les volontaires seront suivis pendant un an afin d’étudier les éventuels effets secondaires.

C’est une première. L’Inserm a lancé ce jeudi 1er octobre, à la demande des ministères de la santé et de l’enseignement supérieur, le premier appel à volontaires pour participer à des essais cliniques de candidats vaccins. Le site s’appelle Covireivac et l’affirme d’emblée: “Devenez volontaire pour tester les vaccins Covid !” Sur les réseaux sociaux, le hashtag #jetestelevaccincovid a été lancé pour inciter les gens à se faire vacciner. La plateforme s’appuie sur un réseau de 24 centres d’investigation clinique (CIC), installés dans des centres hospitalo-universitaires à travers le pays.

Le candidat-vaccin pas encore sélectionné

L’objectif est de recruter 25 000 volontaires pour tester l’efficacité du candidat-vaccin. “De nombreux essais cliniques ont déjà été réalisés en France pour d’autres vaccins comme la grippe saisonnière ou le VRS [virus respiratoire syncytial, bronchiolite], mais jamais nous n’avions développé une plate-forme de ce type. Il faut dire que nous n’avions jamais connu de situation sanitaire justifiant de réaliser des essais cliniques avec un aussi grand nombre de sujets, sur une période aussi courte”, a justifié l’infectiologue Odile Launay, qui coordonne le CIC Cochin-Pasteur, le réseau français de recherche clinique en vaccinologie (I-Reivac) et, désormais, la plateforme Covireivac.

Les essais cliniques sont prévus d’ici à la fin de l’année et devraient durer deux ans. Le candidat vaccin qui sera testé n’a pas encore été sélectionné et des discussions continuent avec “les fabricants auprès de qui l’Union européenne a passé des pré-commandes”, précise Odile Launay. Les seules indications disponibles sont que sont d’office exclus les vaccins russes et chinois. Cela pourrait donc concerner le vaccin Moderna ou le vaccin britannique développé par des chercheurs d’Oxford en partenariat avec le laboratoire AstraZeneca. 

Un suivi d’un an 

La phase 2 des essais cliniques va d’abord être menée et devrait se focaliser sur les plus âgés. “Avant de vacciner les personnes les plus âgées, nous voulons pouvoir étudier la réponse immunitaire obtenue avec ces vaccins sur cette population, qui est la plus à risque de formes graves et de décès”, a avancé l’infectiologue. Pour cela, 200 participants seront mobilisés et répartis en deux groupes : l’un composé de personnes de plus de 70 ans et l’autre de personnes plus jeunes pour former le groupe de contrôle. Ils recevront tous le même vaccin et des prises de sang régulières seront réalisées pour observer la réponse. 

L’objectif de ces études est de déterminer si le vaccin est sûr et protège de la maladie. Tous les participants se verront administrer une ou deux doses qui correspondront soit au candidat vaccin, soit à un placebo. Les volontaires seront suivis pendant un an afin d’étudier les éventuels effets secondaires. Les résultats de l’ensemble des essais de Covireivac seront communiqués aux autorités de santé, qui s’en serviront comme base pour leurs recommandations de vaccination. Les volontaires seront par ailleurs défrayés et indemnisés, de quelques dizaines à 200 ou 300€.