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Arrêt cardiaque

Mort imminente : le cerveau combat pendant 30 secondes

Par la rédaction

Une étude américaine apporte un début d'explication sur l'origine des sensations et visions ressenties pendant une expérience de mort imminente. Le cerveau livrerait un dernier baroud d'honneur durant les premières secondes de l'arrêt cardiaque.

Rory Mizen / Rex Featur/REX/SIPA
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Déplacement le long d'un tunnel, vision d'une lumière intense, rencontre avec des personnes décédées ou des « êtres de lumière », mais aussi remémoration en accéléré de sa propre existence, voilà comment décrivent les personnes qui ont vécu une expérience de mort imminente (EMI). Cette expression désigne en réalité un ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique causée par un apport sanguin insuffisant au cerveau durant un arrêt cardiaque. Ce phénomène en partie inconnu des scientifiques vient pourtant de connaître une avancée majeure dans sa compréhension. Une nouvelle expérience menée sur des rats, par des chercheurs de l’université du Michigan et décrite dans les PNAS Early Edition, apporte en effet de nouveaux éléments pouvant expliquer les EMI. Un dernier baroud d'honneur du cerveau, immédiatement après la mort clinique, en serait l'explication la plus plausible.


Cette équipe de chercheurs américains a travaillé sur des rats anesthésiés et en arrêt cardiaque. Après avoir enregistré l’électroencéphalogramme (EEG) de neuf rongeurs, ils ont constaté que durant les 30 premières secondes après l’arrêt cardiaque, le cerveau de tous les rats affichaient une hausse généralisée et transitoire de l'activité. Cette dernière était par ailleurs hautement synchronisée et caractéristique d’une perception consciente. Conclusion de George Mashour, auteur principal de l’étude, « cette étude suggère que le cerveau est capable de produire une activité électrique bien organisée au cours de la phase précoce de la mort clinique. »

Alors, est-ce la fin du mystère des EMI ? Pas tout fait. Car, George Mashour, prudent, n’affirme pas que cette expérience sur les rats soit transposable à l’homme. 
Le chercheur souligne cependant dans cette recherche que, « normalement », le cerveau est censé être inactif durant un arrêt cardiaque. L’activité enregistrée ici chez les rats, notamment aux zones de la conscience et de la vision, pourrait donc en partie expliquer certaines manifestations des EMI. 
En conclusion, le scientifique estime que ces résultats fournissent, « un cadre scientifique pour étudier les expériences de mort imminente rapportées par de nombreux survivants d'un arrêt cardiaque ». Le mystère n'est donc pas tout à fait résolu...