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Coronavirus

Covid-19 : les utilisateurs de réseaux sociaux plus susceptibles de croire aux fake news

Par Jean-Guillaume Bayard

Une étude canadienne suggère que les utilisateurs des réseaux sociaux sont plus enclins à avoir une perception erronée de la réalité autour du coronavirus et respecteraient moins les gestes barrière.

Wachiwit/iStock
Les résultats indiquent que les informations fausses ou erronées au sujet de la Covid-19 circulent davantage dans les médias sociaux comme Twitter que dans les médias traditionnels.
Les Canadiens qui naviguent souvent dans les médias sociaux sont moins portés à respecter les règles de distanciation physique et à percevoir la Covid-19 comme une menace alors que l'inverse se produit chez les personnes qui s'informent auprès des médias traditionnels.

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, un nombre impressionnant d’informations circule. Parmi elles, toutes ne sont pas vraies et constituent des fake news. Face à elles, les utilisateurs des réseaux sociaux sont les plus vulnérables et les plus à même de les croire, selon une étude menée par des chercheurs de l’université de McGill (Canada). Ils seraient également moins enclins à suivre les gestes barrière. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la Misinformation Review le 18 juin.

Twitter et Facebook en ligne de mire

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont étudié les effets comportementaux d’une exposition à de fausses informations. Ils ont combiné une analyse des médias sociaux avec une analyse des nouvelles et une recherche par sondage en passant au peigne fin des millions de gazouillis et d’articles, de nouvelles. Ils ont également étudié les résultats d'une enquête menée à auprès de Canadiens invités à répondre à trois questions : “Dans quelle mesure les fausses informations sur la Covid-19 circulent-elles dans les médias sociaux et dans les médias traditionnels ? Ces fausses informations contribuent-elles à une perception erronée de la situation entourant la Covid-19 ? Cette perception a-t-elle une incidence sur le comportement ?

Les principaux réseaux sociaux qui ont intéressé les chercheurs sont Twitter et Facebook. Les résultats indiquent que les informations fausses ou erronées au sujet de la Covid-19 circulent davantage dans les médias sociaux comme Twitter que dans les médias traditionnels. “Pour les utilisateurs canadiens et d'ailleurs dans le monde, les plateformes telles que Twitter et Facebook deviennent les principales sources d'information et de fausses nouvelles, décrit Aengus Bridgman, coauteur de l’étude. Dans un contexte comme celui de la crise de la Covid-19, il est justifié de s'intéresser au rôle des médias sociaux sur l'accentuation des perceptions erronées.”

Moins enclins à respecter les gestes barrière

Les chercheurs ont constaté de grandes différences de comportement et d'attitude entre les personnes qui s'informent auprès des médias sociaux et celles qui consultent des médias traditionnels. Une différence qui se confirme même en tenant compte de facteurs tels que la littérature scientifique et les différences socioéconomiques. Les Canadiens qui naviguent souvent dans les médias sociaux sont moins portés à respecter les règles de distanciation physique et à percevoir la Covid-19 comme une menace alors que l'inverse se produit chez les personnes qui s'informent auprès des médias traditionnels.

Les chercheurs plaident pour une plus grande attention à apporter sur les informations qui circulent sur ces réseaux sociaux. “De plus en plus, on constate que les fausses informations qui circulent dans les médias sociaux présentent un risque pour la santé publique, estime Taylor Owen, coauteur de l'étude et professeur agrégé à l'École de politiques publiques Max Bell de l'Université McGill. Il est donc d'autant plus important pour les décisionnaires et les plateformes de médias sociaux d'aplatir la courbe des fausses informations.”