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Cannabidiol

Addiction : le CBD aiderait à décrocher du cannabis

Par Mathilde Debry

Le cannabidiol (CBD) est un cannabinoïde présent dans le cannabis.

Alina Rosanova/iStock
Les doses de 400 mg et 800 mg de cannabidiol se sont révélées sûres et plus efficaces que le placebo pour réduire la consommation de cannabis.
Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée en France.

Selon une nouvelle étude publiée dans The Lancet, le CBD, un composant non-psychotrope du cannabis, serait efficace pour libérer les consommateurs d’éventuels troubles addictifs. “L'objectif principal était d'identifier la dose de cannabidiol la plus efficace pour réduire la consommation de cannabis, expliquent les chercheurs. Nous avons vraiment besoin d’un traitement pharmacologique des troubles liés à l'utilisation du cannabis. Le cannabidiol (CBD) pourrait offrir une nouvelle médication, mais on ne sait pas exactement quelles doses pourraient être sûres et efficaces", poursuivent les scientifiques.

200 mg, 400 mg et 800 mg

Entre le 28 mai 2014 et le 12 août 2015 (première étape), 48 participants ont été assignés au hasard à un placebo et à des doses de 200 mg, 400 mg et 800 mg de cannabidiol. Lors d’une analyse intermédiaire, la dose de 200 mg a été jugée inefficace. Entre le 24 mai 2016 et le 12 janvier 2017 (deuxième étape), la randomisation s'est poursuivie et 34 participants supplémentaires ont consommé soit 400 mg de cannabidiol, soit 800 mg de cannabidiol ou un placebo.

Au cours de l’expérience, le cannabidiol a été bien toléré, et aucun effet indésirable grave n’a été signalé chez les participants. Au final, “les doses de 400 mg et 800 mg de cannabidiol se sont révélées sûres et plus efficaces que le placebo pour réduire la consommation de cannabis”, concluent les auteurs en comparant les temps d’abstinence.

Diagnostic de l’addiction

Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée en France. En 2016, 42% des adultes âgés de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie. Cette expérimentation, qui souvent pour les plus âgés s’avère très ancienne, est davantage le fait des hommes que des femmes (51% contre 34%).

Le diagnostic de l’addiction (ou dépendance) repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale et répertoriés dans un manuel, le Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM), dont la cinquième édition date de 2013. Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre.