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Infarctus

Maladies cardiaques : les femmes victimes du sous-diagnostic

Par la rédaction

D’après des chercheurs américains, les femmes ne sont pas moins concernées par les maladies cardiaques que les hommes. Elles présenteraient même dans certains cas des risques de mortalité plus importants.    

A l'échelle mondiale, les maladies cardiaques sont souvent considérées comme un problème « masculin ». Pourtant, elles restent encore aujourd'hui la première cause de mortalité féminine. Et, ces maladies du coeur ont des caractéristiques très particulières en fonction des sexes. Selon les facteurs de risque, elles peuvent même parfois être plus meurtrières chez la femme.

Une équipe de chercheurs américains vient en effet de révèler cette semaine dans le journal Global Heart, la revue de la Fédération mondiale pour le cœur, que ces maladies affectaient les deux sexes différemment. D'après ces scientifiques, les facteurs de risque traditionnels d’infarctus seraient les mêmes chez un homme ou chez une femme (prédisposition familiale, diabète, hypertension, tabagisme, sédentarité) mais là où les choses diffèrent, ce sont au niveau des risques encourus.
Grâce à des données provenant de résultats américains, ces scientifiques ont conclu que, l'obésité augmente le risque d'infarctus de 64 % pour les femmes et seulement de 46 % pour les hommes.
Rappelons que selon l'enquête Mona Lisa, 20, 8% des femmes françaises seraient obèses (IMC supérieur ou égal à 30). Résultat : « Contrairement à une idée reçue qui a la vie dure, les femmes ne sont absolument pas protégées contre les maladies cardiovasculaires », déclarait à l'époque le Pr Daniel Thomas, ex-président de la Fédération française de cardiologie. « En France, une femme sur deux va en mourir et aux Etats-Unis, les décès sont même majoritairement féminins. Il faut qu’elles sachent qu’après la ménopause, elles ne sont plus protégées », rajoutait le Dr Tabassome Simon, pharmacologue.
Un constat que ces chercheurs américains confirment une fois de plus, car ils ont également constaté que les femmes de moins de 50 ans ayant présenté une attaque cardiaque courent un risque d'en mourir deux fois plus grand que les hommes, à gravité équivalente.
Enfin, pour celles de plus de 65 ans qui ont un infarctus, le risque de décès dans l'année qui suit est bien plus important, 42 % d'entre elles décèdent dans l'année, contre 24 % des hommes. 

Parmi les hypothèses avancées par ces médecins américains pour expliquer ces chiffres, le sous-diagnostic qui toucherait plus les femmes que les hommes. Les Drs Kavita Sharma et Martha Gulati de l'Université de l'Ohio expliquent dans la revue que, « ces dernières années, un ensemble d'études a montré que l'atteinte cardiaque chez les femmes a été sous-estimée par le corps médical. » 
Et les chercheurs d'appeler à un changement dans la façon d'appréhender les maladies cardiaques chez les femmes, « à présent, il faut prendre en compte ces données et adapter les stratégies de diagnostic et les traitements en conséquence. Pendant trop longtemps, les médecins ont cru que les maladies cardiaques étaient réservées aux hommes. Cette croyance est en train de s’effacer petit à petit. Mais il serait temps maintenant de définir des stratégies de diagnostic et de soins adaptées au sexe des patients », concluent-ils.