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Recherche médicale

Coronavirus : les anticorps des lamas pourraient nous sauver

Par Anaïs Col

Des chercheurs américains et belges travaillant depuis plusieurs années sur l'efficacité des anticorps des lamas contre les coronavirus, semblent avoir trouver une piste intéressante contre le Covid-19. 

Mihtiander/iStock

La solution thérapeutique contre le covid-19 résiderait-elle dans les anticorps des lamas ? C'est ce que semblent penser des chercheurs de l'université du Texas, à Austin (Etats-Unis), des National Institutes of Health et de l'université de Gand (Belgique), qui travaillent sur le sujet depuis plusieurs années et ont publié les résultats de leur recherche dans la revue Cell.

L'espoir d'un vaccin

Les chercheurs ont isolé et fusionné deux anticorps produits par les lamas et qui ont la capacité de se lier à une protéine appelée Spike, utilisée par les coronavirus pour pénétrer les cellules. Les premiers tests ont démontré que ce “super anticorps hybride” empêchait les virus dotés de cette protéine d'entrer dans des cellules en culture. 

Il s'agit de l'un des premiers anticorps connus capable de neutraliser le SRAS-CoV-2”, fait remarquer Jason McLellan, professeur agrégé de biosciences moléculaires à l'UT Austin et coauteur principal, qui avait déjà obtenu de bons résultats face aux coronavirus SARS-CoV-1 et MERS-CoV. 

Les vaccins doivent être administrés un mois ou deux avant l'infection pour assurer l'immunité, explique Jason McLellan. Avec les thérapies par anticorps, vous administrez directement les anticorps protecteurs à une personne et elle bénéficiera d'une protection immédiate. Ils peuvent également être utilisés pour traiter quelqu'un déjà infecté afin de réduire la gravité de la maladie.”

Ce qui rend les anticorps des lamas uniques

Pourquoi les anticorps des lamas intéressent-ils les chercheurs ? Lorsque le système immunitaire de ces animaux détecte des envahisseurs étrangers tels que des bactéries et des virus, ils produisent deux types d'anticorps (dont l'un est similaire aux anticorps humains) pouvant être nébulisés et utilisés dans un inhalateur. 

Cela les rend potentiellement très intéressants en tant que médicament contre un agent pathogène respiratoire”, explique Daniel Wrapp, co-premier auteur de l'étude. Des essais sont prévus sur l'animal, puis s'ils sont concluants, seront menés sur l'Homme.