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Coronavirus : les étudiants en médecine payés 50 euros par semaine dans les unités Covid

Par Anaïs Col

Alors que les étudiants en médecins déployés dans les unités Covid sont une aide précieuse, leur statut de stagiaire les condamne à faire des gardes de 12h pour un salaire bas. 

Vasyl Dolmatov/iStock
Les stages des étudiants en médecine apportent un soutien important aux équipes de soignants
Ces stages sont mal rémunérés, surtout au regard des responsabilités que doivent prendre les étudiants

En cette période épidémique, des centaines d'étudiants en médecine ont rejoint les équipes des unités covid pour aider les personnels soignants. Souvent réquisitionnés pendant leur stage, les étudiants se retrouvent en première ligne aux côtés des médecins, contraints d'enchaîner des gardes de plusieurs heures pour un salaire peu élevé. 

Des étudiants payés 50 euros par semaine

Etudiant infirmier de troisième année, Matthieu explique à Franceinfo faire des gardes de 12h rémunérées 1,42€ de l’heure. Ses camarades de première année touchent 0,80 centimes de l'heure et ceux de deuxième année 1,08€. Ce salaire s'explique par le fait que les étudiants en médecine sont officiellement en stage et non employés.

Néanmoins, les circonstances actuelles les obligent à assumer plus de responsabilités et à être plus opérationnels qu'ils n'auraient eu besoin de l'être. “En temps normal, en stage, on est ajoutés à l’équipe, si on n’est pas là, cela ne doit rien changer au fonctionnement du service, explique l'étudiant à Franceinfo. On n’est pas du tout dans des conditions de stage normales qui nous permettraient d’apprendre notre travail correctement.”

Etre rémunéré comme stagiaire alors que Matthieu assure les fonctions d'un aide-soignant (dont il a le diplôme) est pour lui très dévalorisant. “On est envoyés en première ligne et on nous méprise. On a l’impression de ne rien valoir. C’est gentil de nous remercier, de nous dire que l’on est des héros, mais ce n’est pas cela qui nous fait vivre, fait-il valoir. On nous dit : ‘t’as envie d’aider, ben tu le fais gratuitement, ou pour 50€ par semaine’.

Le mal-être des étudiants en médecine 

La condition des étudiants en médecine était déjà difficile avant l'épidémie. En 2018, une étude française menée par des psychiatres et spécialistes de santé publique sur plus de 2 000 internes en médecine a démontré que 12% des internes en psychiatrie estiment dépendre du cannabis, contre 6% pour les autres étudiants en médecine. Le phénomène n'exclut pas les drogues dures : 24% des internes en psychiatrie affirment consommer occasionnellement ou régulièrement de l'ecstasy contre 17% pour les internes des autres spécialités.

Le rapport fait mention d'une “consommation inquiétante” d'alcool chez 40% d'entre eux. Cette situation s'explique par un environnement de travail stressant dû notamment à un niveau de responsabilité et à une pression importante. À cela s'ajoute des conditions de travail difficiles liées au manque de moyens des établissements de santé.