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Alcool, cannabis, drogues dures, anxiolytiques...

Addictions à l'alcool et aux drogues : les internes en psychiatrie sont les étudiants en médecine les plus touchés

D'après une récente étude française, les internes en psychiatrie sont davantage sujets aux addictions et présentent une santé mentale plus fragile que les autres étudiants en médecine. 

Addictions à l'alcool et aux drogues : les internes en psychiatrie sont les étudiants en médecine les plus touchés Wavebreakmedia




Parmi les internes en psychiatrie, en chirurgie, en anesthésie-réanimation et en médecine générale, les étudiants de la première catégorie sont les plus exposés aux addictions à l'alcool et aux drogues. Ce constat provient d'une étude française réalisée par des psychiatres et spécialistes en santé publique et publiée dans Journal of Affective Disorders.

Réalisée sur un échantillon de plus de 2000 internes de toute la France métropolitaine entre décembre 2016 et mai 2017, l'étude a porté sur des questionnaires visant à donner des informations sur les comportements additifs aux substances psychoactives ainsi que sur la santé mentale de ces étudiants en médecine. 

Il s'agit de la première étude en France à faire mention des comportements addictifs chez les internes en médecine. Et les chiffres se révèlent assez inquiétants : 12% des internes en psychiatrie estiment dépendre du cannabis, contre 6% pour les autres étudiants en médecine. Le phénomène n'exclut pas les drogues dures : 24% des internes en psychiatrie affirment consommer occasionnellement ou régulièrement de l'ecstasy contre 17% pour les internes des autres spécialités.

40% ont une "consommation inquiétante" d'alcool

Concernant l'alcool, le rapport fait mention d'une "consommation inquiétante" pour 40% d'entre eux. Sans surprise, ces conduites à risque s'accompagnent d'une santé mentale fragile. De manière assez ironique, les internes en psychiatrie sont les plus mal lotis, puisque un tiers d'entre eux a déclaré avoir consulté un psychiatre au moins un fois (soit deux fois plus que leurs confrères internes). Ces prises en charge sont souvent associées à la prise d'antidépresseurs ou d'anxiolytiques, indique l'étude. 

Des internes davantage exposés aux violences physiques et sexuelles

Cette situation s'explique par un environnement de travail stressant dû notamment à un niveau de responsabilité et à une pression importante. À cela s'ajoute des conditions de travail difficiles liées au manque de moyens des établissements de santé.

Les auteurs du rapport se disent néanmoins surpris par ces résultats : "je ne m’attendais pas à ce que les internes en psychiatrie soient en moins bonne santé mentale que leurs confrères (…) Ils sont confrontés moins directement à la mort que les réanimateurs par exemple ou moins exposés à la fatigue que certains chirurgiens. Et ils devraient être théoriquement plus outillés pour faire face aux situations de stress", commente le Dr Guillaume Fond, psychiatre et principal auteur de l’étude.

Les internes en psychiatrie restent toutefois davantage exposés aux violences physiques et sexuelles, ce qui contribue indéniablement à leur vulnérabilité psychique. 

Au vu de ces chiffres, le Dr Fond espère que les informations relatives à la fréquence des consultations et des consommations d’antidépresseurs pourront aider aboutir à une "meilleure connaissance des problèmes psychiques" rencontrés par les internes en médecine

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