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Sexualité

La périménopause peut être un signe de dysfonctionnement sexuel

Par Samrin Inayati

La satisfaction sexuelle diminue de 30% chez les femmes touchées par la périménopause.

Newannyart/iStock

La ménopause est une étape importante dans la vie d’une femme. Ce phénomène naturel se manifeste généralement vers la cinquantaine avec, entre autres, l’arrêt définitif des règles, la fin du cycle ovarien et une baisse du désir sexuel. Pour autant, la ménopause arrive progressivement, et passe d’abord par une phase appelée périménopause. Une nouvelle étude, réalisée par la North American Menopause Society, une association à but non-lucratif chargée de promouvoir la vie des femmes après la quarantaine, note un lien possible entre le désir sexuel et le début de la périménopause. Selon l’association, la diminution des niveaux d'œstrogènes pendant la transition ménopausique pourrait expliquer ces changements majeurs. Leur étude est parue dans le numéro de novembre de la revue Menopause de la North American Menopause Society.

Erosion du désir

Pour cette étude, les chercheurs ont fait appel à 518 femmes âgées de 40 à 55 ans vivants en Italie, alors qu’elles consultaient les services de gynécologie ambulatoires. Ces femmes sont toutes concernées par un problème d’atrophie vaginale, c’est-à-dire une sécheresse et une irritation du vagin et de la vulve. La mise en évidence de l’atrophie vaginale se fait généralement avec un relevé du pH vaginal, qui dans ce cas précis, est toujours supérieur à 5. Cette sécheresse vaginale entraîne notamment des douleurs lors des rapports sexuels. Les chercheurs ont demandé aux participantes de remplir le Female Sexual Function Index, un test standardisé capable de mesurer les fonctions sexuelles féminines (le désir, l’excitation, la lubrification, l’orgasme, la satisfaction et la douleur). 

Grâce à ce test, les équipes se sont aperçus que le dysfonctionnement sexuel augmente de près de 30 % pendant la périménopause et que la sécheresse vaginale a des effets sur le désir, l'excitation, la lubrification et la satisfaction générale. Ainsi, les femmes qui commencent à vivre la ménopause sont moins enclines à avoir des relations sexuelles et le sexe commence à devenir moins satisfaisant avec l'âge. 

Agir sur la sécheresse pour améliorer les rapports

Une diminution des niveaux d'œstrogènes pendant la transition de la ménopause cause une variété de changements biologiques dans le corps des femmes, menant à l'atrophie vaginale, l'amincissement, la sécheresse et l'inflammation des parois vaginales. Cependant, il existe divers facteurs qui peuvent affecter négativement la fonction sexuelle, y compris les troubles mentaux et émotionnels, le vieillissement, les problèmes médicaux chroniques et l'état ménopausique. Cette nouvelle étude est l'une des rares à évaluer l'effet durant la périménopause, une période de transition avant la ménopause où les ovaires commencent graduellement à produire moins d’œstrogènes.

“Cette étude a examiné le fonctionnement sexuel chez les femmes âgées de 40 à 55 ans et a identifié un lien entre la sécheresse vaginale et des fonctions sexuelles amoindries. Étant donné la prévalence élevée de dysfonctionnement sexuel chez les femmes, l'identification d'un facteur contributif, éminemment traitable comme la sécheresse vaginale, peut leur permettre de maintenir leur sexualité lors de leur transition vers la ménopause”, souligne le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale du North American Menopause Society.