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Hémorroïdes : quand une crise survient, n'ayez pas peur de consulter!

Par Raphaëlle de Tappie

Si vous souffrez d'une crise hémorroïdaire, n'attendez pas des mois avant d'aller chez le médecin, vous risqueriez de passer à côté d'un problème plus grave. 

Diy13/iStock

Vous souffrez de démangeaisons chroniques au niveau de l’anus ? Consultez ! Tel est en substance le message du docteur Philippe Godeberge, gastro-entérologue à Paris. Car si les crises d’hémorroïdes sont le plus souvent bégnines, “il s’agit de ne pas se tromper et d’éviter la dégradation progressive de la maladie”, explique le spécialiste dans une vidéo pour Fréquence Médicale

Par pudeur ou paresse, les gens attendent en moyenne 18 mois avant de consulter pour des hémorroïdes douloureuses. “Comme les symptômes vont et viennent, la tentation est forte d’attendre leur disparition spontanée”, déplore Philippe Godeberge qui invite à se méfier, notamment en cas de saignements.

Si vous saignez, votre médecin réalisera une exploration par rectosigmoïdoscopie pour éliminer une éventuelle autre pathologie plus grave. “Si cet examen n’est pas plaisant, il n’est pas douloureux”, assure Philippe Godeberge. Il est indiqué dans la recherche de toute affection du rectum et de la partie basse du côlon. Il se pratique avec un coloscope court et est effectué sans anesthésie après administration de deux lavements consécutifs : l’un la veille au soir, l’autre deux heures avant l’examen. Ce dernier dure environ 15 minutes et est normalement bien supporté.

La chirurgie concerne moins de 5% des patients souffrant d’hémorroïdes chroniques

Si vous ne saignez pas, votre médecin réalisera un simple examen proctologique comprenant un examen de la marge anale et un toucher rectal. En fonction de la nature de la  crise (est-elle due aux hémorroïdes internes ou externes ?) et de sa sévérité, il pourra vous prescrire un onguent à base de nitroglycérine ou de nifédipine pour soulager la douleur en réduisant la pression dans les veines.

Il vous recommandera en outre de manger le plus de fibres possible et de faire de l’exercice, afin de booster votre transit et de venir à bout de la constipation. Il vous rappellera également de boire beaucoup d’eau, d’éviter l’alcool et les aliments trop épicés et de ne pas passer trop de temps assis aux toilettes. En effet, dans cette position, les muscles sont relâchés, ce qui entraîne un afflux de sang malvenu.

Dans les cas de crises régulières, la chirurgie existe. Le chirurgien vous mettra alors sous anesthésie locale et enlèvera une petite région autour de l’anus, dont les veines atteintes. Mais la peur de cette opération ne doit pas empêcher une consultation chez le médecin, insiste Philppe Godeberge. En effet “ce traitement concerne moins de 5% des hémorroïdes chroniques.” Et de conclure : “Il existe plein d’autres solutions, y compris des traitements médicaux, avant de parvenir à cette solution.”