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Nouveau type de cellules de Schwann

Des scientifiques découvrent un nouvel organe sensible à la douleur sous notre peau

Par Raphaëlle de Tappie

Des chercheurs suédois ont découvert un organe, sous forme de réseau de cellules gliales sous-cutanées d'un nouveau genre, capable de répondre à des stimuli douloureux de façon indépendante. Une piste potentielle pour mieux traiter les douleurs chroniques.

spukkato/iStock

Jusqu’ici, les scientifiques pensaient que la sensation de douleur était transmise via des récepteurs périphérique situés sous la la peau. Leur isolation électrique est assurée par les cellules de Schwann, des cellules gliales périphériques qui entourent les axones des neurones, qui transmettent le signal au cerveau. Toutefois, des chercheurs suédois ont aujourd’hui découvert un nouveau type de cellules de Schwann, des cellules gliales capables de ressentir la douleur par elles-mêmes.

D’après leur étude parue le 16 août dans la revue Science, il s’agirait d’un organe formant un réseau de mailles dans la couche sous-cutanée supérieure capable de détecter des stimuli environnementaux dangereux et de déclencher la transduction mécanique de la douleur.

Au cours de leur étude, Patrik Ernfors du Karolinska Institutet de Stockholm et ses collègues ont introduit une protéine sensible à la lumière dans les cellules de Schwann de souris afin de les stimuler avec un laser. Quand la lumière était activée, les rongeurs avaient mal : ils se léchaient ou agitaient leurs pattes. Puis, les chercheurs ont désactivé les cellules de Schwann impliquées dans ce mécanisme et ont exposé les animaux au froid, au chaud et à des piqûres d’épingle. Ils ont alors pu remarquer que seule la peine induite par cette dernière diminuait. Ainsi, ces cellules gliales, "cellules de Schwann nociceptrices", ne seraient sensibles qu'à la douleur mécanique, en ont-ils conclu. 

Une piste pour le traitement des douleurs chroniques

"Nous démontrons l'existence d'un organe jusqu'alors inconnu avec un rôle essentiel dans la détection de stimuli douloureux. Ces cellules gliales mécanosensibles par nature sont intimement associées aux nerfs nociceptifs non myélinisés et leur transmettent des informations nociceptives", explique Patrik Ernfors.

Si cette étude menée sur des souris n’implique pas forcément que ces cellules de Schwann nociceptrices ont le même rôle chez les humains, "tous les organes sensoriels découverts précédemment chez la souris se sont avérés présents aussi chez l'humain", rappelle Patrik Ernfors au site Gizmodo

Ainsi, à terme, cette découverte pourrait peut-être aider à traiter les douleurs chroniques comme les neuropathies périphériques, espèrent les chercheurs.

Dysfonctionnement des neurones du système nerveux périphérique

La neuropathie périphérique est une maladie du système nerveux. Dans le détail, elle implique un dysfonctionnement des neurones du système nerveux périphérique (on parle de nerf périphérique par opposition au système nerveux central qui comprend l'encéphale et la moelle épinière). Dans la plupart des cas, la maladie touche les plus de 65 ans et les diabétiques. Elle se caractérise par des engourdissements, des décharges, des picotements et une parathésie (trouble du sens du toucher) et peut donc très rapidement bouleverser le quotidien des personnes atteintes.

Outre les médicaments de type analgésiques et les anti-épileptiques pour soulager les symptômes, une prise en charge psychologique est souvent offerte aux patients pour leur apprendre à vivre avec leur mal. On leur propose également souvent des séances d’acupuncture et de relaxation pour améliorer leur quotidien. Enfin, il leur est largement recommandé de sécuriser leur habitation en cas de chutes ou de blessures.