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Bon à savoir

Douleur : les soignants peuvent atténuer la douleur de leurs patients grâce à l’empathie

Par Mégane Fleury

Des paroles emphatiques peuvent diminuer la douleur de 12%, soit plus que certains médicaments. 

Ridofranz/istock

Il est possible de soulager la douleur d’un patient juste en lui parlant. Des chercheurs français ont mené une étude sur les effets de l’empathie pour traiter la douleur : ils constatent que lorsque les soignants sont empathiques, les patients ressentent une douleur plus faible. L’équipe d’intégration centrale de la douleur chez l’Homme du centre de recherche en neurosciences de Lyon a publié les résultats de ses travaux sur le site de l’Inserm. 

Un constat fréquent dans les hôpitaux 

"La question initiale vient d'une constatation courante dans les services hospitaliers, précise Camille Fauchon, l’un des membres de l’équipe de recherche. Tout médecin ou infirmier sait que son comportement peut influencer le ressenti douloureux des patients." La première étape de la recherche a consisté à confirmer scientifiquement cette hypothèse.

Des comédiens professionnels ont prononcé des phrases emphatiques, non-empathiques ou neutres dans une pièce adjacente à celle dans laquelle le patient était situé. Pendant ce temps, les participants recevaient une stimulation douloureuse et devaient évaluer son intensité. Les chercheurs ont remarqué que les phrases emphatiques diminuaient le ressenti de la douleur de 12%. "Certains médicaments ne font pas mieux", précise Camille Fauchon. 

Une stimulation des réseaux supérieurs du cerveau 

La deuxième partie de l’étude a utilisé la technologie IRM afin de comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau des patients. Deux types de réseaux sont stimulés lors d’une expérience douloureuse : les réseaux bas reçoivent les signaux nerveux et les réseaux supérieurs donnent de la consistance à la douleur en y ajoutant des dimensions émotionnelles, cognitives ou liées au contexte. L'activité de ces réseaux dits supérieurs a été influencée par les phrases emphatiques pendant l'essai. "Cela confirme qu’en modifiant le contexte par une attitude empathique, on modifie la perception douloureuse", conclut le chercheur.