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Surcharge

Hôpital : les internes dépassent largement les 48 heures de travail par semaine

Par Mathilde Debry

Certains internes en médecine travaillent 80 heures par semaine, au lieu des 48 règlementaires. 

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Les internes en médecine travaillent trop, voire beaucoup trop, selon un nouveau rapport interne de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) dont l’AFP a obtenu la copie le 22 mai 2019.

73% des répondants à l’enquête travaillent plus que les 48 heures réglementaires de travail par semaine : 41% déclarent entre 49 et 60 heures hebdomadaires et 26% entre 61 et 80 heures. Environ 5% des internes en médecine vont même au-delà de 80 heures par semaine. Pourtant, "le temps de travail des internes ne peut excéder 48 heures par semaine, cette durée étant calculée en moyenne sur le trimestre", précise la Fédération Hospitalière de France.

Trop de temps à l’hôpital

Par ailleurs, 80% des internes passent plus de neuf demi-journées par semaine à l’hôpital, alors que "les obligations de service de l’interne sont fixées à 10 demi-journées hebdomadaires et se décomposent comme suit : 8 demi-journées en stage et 2 demi-journées hors stage", note encore la Fédération. Autrement dit, les internes passent trop de temps à l’hôpital, au lieu d’étudier ou de rédiger leur thèse, comme le prévoit la réforme de mai 2015 censée diminuer leur temps de travail.

Encore plus préoccupant, près de 40% des internes interrogés estiment que le repos de sécurité n'est pas "systématiquement" respecté (cette pause, obligatoire depuis 2002 à l'issue d'une garde de nuit, vise à empêcher l'interne de travailler plus de 24 heures d'affilée). 23% des jeunes médecins indiquent "rester" parfois un lendemain de garde pour une réunion ou un cours dans le service.  

Burn-out

Et les conséquences sont dramatiques : selon une étude de 2019 menée par des psychiatres des Hôpitaux de Marseille, plus de la moitié (52%) des jeunes médecins souffre d’au moins un symptôme caractérisant le burn-out (anxiété, tristesse, épuisement émotionnel, déshumanisation ou perte de satisfaction professionnelle).

Une jeune interne en médecine, originaire de la région parisienne, s’est ainsi suicidée le vendredi 3 mai dernier. Elle travaillait au service d’hépato-gastro-entérologie du centre hospitalier Lyon-Sud à Pierre-Bénite. "Ce décès vient s’ajouter à une liste déjà bien trop longue et qui continue malheureusement de s’allonger", dénoncent les syndicats. "Les internes restent une population fragile avec un risque de dépression supérieur à la moyenne nationale et sont quatre fois plus touchés par des idées suicidaires", déplorent-ils.