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Santé

Le manque d’activité physique, facteur grandissant des maladies cardiovasculaires chez les femmes

Par Mebroukine Célia

Une étude montre qu’aux États-Unis, le nombre de femmes atteintes de maladies cardiovasculaires et qui ne font pas assez d’exercice est en hausse.

Ridofranz/istock
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Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès chez les femmes aux États-Unis. Selon l’American Heart Association (AHA), elles seraient à l’origine de la mort de 400 000 femmes tous les ans. Ce nombre est égal à ceux de femmes qui décèdent de cancer, de diabète et de maladies respiratoires chroniques combinés.

Pourtant, la plupart des maladies cardiovasculaires peuvent être évitées grâce à des choix de vie plus sains comme faire de l’exercice ou suivre un régime alimentaire équilibré. Une nouvelle étude, menée par une équipe de la Johns Hopkins University School of Medicine de Baltimore et publiée dans le JAMA, montre cependant que plus de la moitié des femmes atteintes d’une maladie cardiovasculaire continuent de ne pas faire assez de sport. Ce chiffre est en hausse sur les dix dernières années. 

L’étude suggère qu’il est nécessaire d’améliorer le niveau d’activité physique chez les femmes atteintes de maladie cardiovasculaire, qui ne peuvent que bénéficier d’une activité sportive. Faire plus de sport leur assurerait une santé cardiaque optimale. Et ferait baisser le budget alloué à leurs dépenses de santé.

L’AHA et The Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont établi des références similaires en termes d’activité physique : les adultes doivent faire au moins 150 minutes d’activité physique modérée par semaine ou 30 à 75 minutes d’activité physique intense par semaine.

"L’activité sportive est reconnue comme un stratégie de prévention efficace pour les femmes, atteintes ou non d’une maladie cardiovasculaire, explique Victor Okunrintemi, résident en médecine interne à l’East Carolina University et un des auteurs de l’étude. Notre étude montre que les femmes qui ne font pas assez de sport voient leur santé et leurs ressources financières s’aggraver avec le temps."

Un nombre en hausse sur les dix dernières années 

L’équipe de chercheurs a basé son étude sur les réponses à un questionnaire collectées entre 2006 et 2015 par l’Agence Américaine pour la Recherche sur la Santé. Ce panel inclut les réponses de plus de 18 000 femmes d’origine ethnique différentes et atteintes de maladies cardiovasculaires. Ils ont ensuite comparé les données de l’année 2006-2007 avec celles de l’année 2014-2015. Résultat : le nombre de femmes ne suivant pas une activité physique basique avait augmenté entre 2006 et 2015, passant de 58% à 62%. 

L’étude montre que de nombreux facteurs annexes, liés à l’âge, l’origine ethnique et socio-économique, avaient un impact sur l’activité physique de ces femmes. Les résultats montrent notamment que les femmes entre 40 et 64 ans sont le groupe où la proportion de femmes ne faisant pas assez d’exercice augmentait le plus rapidement. Les femmes afro-américaines et hispaniques et les femmes avec des niveaux de revenus et d’éducation modeste étaient aussi plus susceptibles de faire moins de sport.

Des dépenses de santé en hausse également 

Le niveau des dépenses de santé pour les femmes atteintes de maladie cardiovasculaire et qui n’ont pas une activité physique suffisante était de 12,700 dollars en 2006-2007 et de 14,800 en 2014-2015. Pour les femmes atteintes de maladies cardiovasculaires mais avec une activité physique suffisante, ce chiffre n’était que de 8,800 dollars en 2006-2007 et de 10,500 dollars en 2014-2015.

La solution ? Les auteurs de l’étude concluent que les prestataires de soins encouragent ces femmes et notamment les plus vulnérables (femmes âgées, d’origine socio-économique modeste ou issues de minorités) à faire plus d’exercice physique.