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Drame

Norvège : elle secourt un chiot et meurt de la rage trois mois plus tard

Par Raphaëlle de Tappie

En Norvège, une jeune femme de 24 ans est morte la semaine dernière après avoir attrapé la rage d'un chiot qu'elle avait secouru en vacances aux Philippines. 

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Quand le sauvetage tourne au drame. Une Norvégienne de 24 ans est morte de la rage après avoir été mordue par un chien qu’elle avait secouru aux Philippines, a annoncé sa famille dans un communiqué jeudi 9 mai.

En février, Brigitte Kallestad part en vacances avec des amis aux Philippines. Un beau jour, lors d’une balade en scooter, ils découvrent un chiot abandonné sur le bord de la route. "Brigitte a mis le chiot dans un panier et l’a ramené à la maison. Elle l’a nettoyé, soigné et, pour sa plus grande joie, il a repris des couleurs. Ils jouaient avec le chiot dans le jardin", explique sa famille dans le communiqué. "Au bout d’un moment, le chiot a commencé à mordiller comme le font les chiots. Il attrapait les doigts quand ils jouaient", est-il précisé.

A son retour de vacances, la jeune femme commence à se sentir mal. Elle est placée en soins intensifs à l’hôpital de Førde où elle travaillait et y décède lundi 6 mai de la rage. Selon la famille, personne de son groupe d’amis n’avait été vacciné contre cette maladie. "Notre chère Brigitte adorait les animaux. Notre crainte, c’est que cela se reproduise, pour des personnes ayant un cœur aussi gros que le sien", se désole sa famille.

59 000 morts de la rage chaque année

En effet, "il est très important de rappeler que même si vous avez été vacciné avant votre voyage, si vous avez un contact (avec un animal potentiellement infecté), vous devez vous rendre dans une clinique locale pour une seconde vaccination. C’est une maladie endémique dans 150 pays et c’est un gros problème de santé", explique un officiel de l’hôpital de Brigitte dans une interview à la BCC.  

Car d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), malgré un vaccin antirabique efficace à 100%, au moins 59 000 personnes meurent de la rage chaque année dans le monde.

La transmission survient le plus souvent après la morsure d’un animal contaminé, par griffure ou encore léchage sur la peau excoriée ou sur une muqueuse, explique le site de l’Institut Pasteur qui rappelle que la contamination d’homme à homme est exceptionnelle. S’il n’est pas immédiatement traité, le malade commencera à avoir des difficultés à avaler (dysphagie) et développera des troubles neuropsychiatriques de type anxiété ou agitation, après quelques jours ou mois d’incubation.

Quelques heures ou quelques jours après l’apparition des premiers symptômes, il tombera dans le coma puis mourra le plus souvent par arrêt respiratoire. En effet, "l’issue est toujours fatale lorsque la maladie est déclarée", explique l’Institut Pasteur sur son site.

Le vaccin contre la rage vivement recommandé lors d’un voyage aux Philippines

Il est cependant très rare que celle-ci se manifeste dans les pays développés. D’après l’Institut norvégien de santé publique, les derniers cas avérés de rage contractés par un humain sur le territoire métropolitain norvégien remonte à 1815 et à 1826 pour un animal. Et si loi norvégienne n’impose pas le vaccin contre la rage, son Institut de santé publique le recommande vivement pour certains pays dont les Philippines où s’est rendue Brigitte Kallestad.  

Car la maladie sévit surtout en Asie et en Afrique (99% des décès surviennent sur ces continents-là). Aussi, évitez le contact avec les animaux errants autant que possible quand vous voyagez en zone endémique. Avant un périple à l’autre bout du monde, la plupart des docteurs recommandent également un traitement préventif contre la rage. Ce dernier repose sur une vaccination consistant en trois injections séparées de plusieurs jours. Elles peuvent être effectuées par un médecin traitant, de vaccination ou dans un centre antirabique (il en existe 90 en France) et devront ensuite être suivies de rappels à un an puis tous les 5 ans. 

Si vous n’avez pas été vacciné de manière préventive, deux protocoles sont validés par l’OMS : le protocole dit de Essen, qui nécessite cinq injections (J0, J3, J7, J14 et J28) et le protocole 2-1-1 ou protocole de Zagreb, qui requiert quant à lui quatre injections (2 à J0, 1 à J7 et 1 à J21).