- L'aspartame est un édulcorant largement utilisé dans les préparations alimentaires.
- Une étude sur des souris montre qu'il peut réduire les performances cognitives et provoquer une légère hypertrophie cardiaque.
- En 2023, la substance a été classée comme potentiellement cancérigène.
Boissons light, plats préparés, confiseries ou même dentifrice : l’aspartame est utilisé dans de nombreux produits. Cet édulcorant a un pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du saccharose. Des chercheurs espagnols ont étudié ses effets à long terme sur la santé. Dans Biomedicine & Pharmacotherapy, ils expliquent que peu d’études se sont intéressées à ses conséquences métaboliques sur une longue période.
Aspartame chez les souris : une hypertrophie cardiaque et des performances cognitives réduites après un an
Pour ce faire, ils ont eu recours à des souris de laboratoire. Les chercheurs ont observé les effets d'une consommation prolongée d'aspartame chez la souris, en l'exposant pendant un an à une dose équivalente à un sixième de l'apport journalier maximal recommandé chez l’humain. Concrètement, cela représentait 7 mg par kg de poids corporel, en équivalent humain. "Cette dose est largement inférieure à la dose maximale recommandée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Agence européenne des médicaments (EMA) et la FDA (Food and Drug Administration, États-Unis), qui est de 50 mg/kg par jour", précisent-ils.
À l’issue de cette expérience, les scientifiques ont observé que l’aspartame permet de réduire les dépôts de graisse chez les rongeurs, d’environ 20 %. Mais ils ont constaté une légère hypertrophie cardiaque et une baisse des performances cognitives. "Bien que cet édulcorant puisse favoriser la perte de poids chez la souris, il s'accompagne de modifications physiopathologiques au niveau du cœur et, possiblement, du cerveau", alertent-ils. Les chercheurs rappellent que de faibles doses ont été utilisées dans cette expérimentation. "Ce qui suggère que les recommandations actuelles en matière de consommation doivent être réexaminées", estiment-ils.
Aspartame : un édulcorant classé parmi les cancérogènes potentiels
Ces chercheurs, issus de différentes universités espagnoles, considèrent que leurs travaux contribuent à "combler d'importantes lacunes" dans les connaissances sur les conséquences d'une consommation à long terme d’aspartame. "Nous avons observé des effets qui n'avaient pas été décrits jusqu'à présent, probablement en raison de la complexité et de la durée de l’étude", expliquent-ils.
Ils précisent que leurs résultats sont étayés par une "grande quantité de données de toutes sortes : imagerie fonctionnelle (imagerie par résonance magnétique), imagerie moléculaire (tomographie par émission de positons), spectroscopie cérébrale et hépatique, tests cognitifs, température, quantité d'aliments et de boissons". Plusieurs études scientifiques ont déjà pointé les risques liés à la consommation d’aspartame. En 2023, la toxicité de l'édulcorant a été réévaluée : le Centre International de Recherche sur le Cancer l’a classé parmi les substances potentiellement cancérogène pour l’humain.


