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Antibiorésistance

Les animaux des zoos peuvent transmettre aux visiteurs des bactéries résistantes aux médicaments

Par Chloé Savellon

Une étude israélienne alerte sur les contacts directs avec les animaux dans les zoos, susceptibles de transmettre des bactéries antibiorésistantes aux visiteurs. 

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Les zoos sont de véritables réservoirs à bactéries, notamment celles qui résistent aux médicaments, alertent de nouveaux travaux scientifiques présentés au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses qui se déroule à Amsterdam du 13 au 16 avril.

Dirigée par la professeure Shiri Navon-Venezia de l'Université d'Ariel (Israël), l'étude a été réalisée sur 228 animaux appartenant à 42 espèces différentes dans huit zoos d'Israël sélectionnés au hasard. Les scientifiques ont prélevé 382 échantillons de peau, de fourrure, de plumes et de matières fécales.  

Le séquençage génétique a été utilisé pour identifier les espèces de bactéries dans chaque échantillon et de détecter la présence de gènes favorisant la multi-résistance bactérienne aux antibiotiques (MDR). Les propriétaires des zoos ont fourni des informations sur l'âge et les antécédents médicaux des animaux analysés, afin d'identifier tous les autres facteurs de risques éventuels.

Des mesures d'hygiène s'imposent 

Au total, 12% des animaux observés étaient colonisés par au moins une souche bactérienne antiobiorésistante, appartenant à 35 espèces différentes. La majorité (77%) des bactéries MDR ont été identifiées dans les matières fécales, tandis que les 23% restants provenaient de la peau, de la fourrure ou des plumes. 

Parmi les souches bactériennes identifiées, figurait E. coli ST656, une bactérie qui cause la diarrhée des voyageurs, et E. coli ST127, cause fréquente d'infections des voies urinaires chez les humains. "Nos résultats démontrent que les animaux dans les zoos peuvent entraîner l'excrétion et la transmission d'agents pathogènes MDR qui peuvent causer des maladies aux visiteurs humains, même lorsque les animaux semblent en bonne santé", souligne la professeure Shiri Navon-Venezia. 

La scientifique alerte sur la nécessité d'instaurer des mesures d'hygiène dans les parcs animaliers - notamment pour les enfants - comme l'installation de postes de lavage des mains, l'interdiction de manger et de boire près des animaux ou encore de caresser ceux qui reçoivent un traitement antibiotique.