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Au-dessus de la moyenne

Inquiétudes : neuf cancers en quatre ans chez les enfants d'une toute petite commune

Par Justine Ferrari

Deux fois plus de cancers que la moyenne touchent les enfants de cette commune. Un collectif de parents vient de se créer pour alerter l’Agence régionale de santé. 

KatarzynaBialasiewicz / istock
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Trois d’entre eux sont déjà décédés de leur maladie. En Loire-Atlantique, dans cette commune de 6500 habitants et ses proches alentours, neuf enfants âgés de 3 à 19 ans ont été touchés par un cancer depuis 2015. Quatre d’entre eux doivent encore suivre un traitement lourd, et deux sont en rémission. Les habitants, abasourdis, veulent des réponses. Pour obtenir qu’une étude épidémiologique soit menée à Sainte-Pauzanne, ils ont créé un collectif de parents "Stop aux cancers de nos enfants".

"Il a le même cancer que moi ?"

A l’initiative de celui-ci, une mère de famille : Marie Thibaud. Son fils, Alban, est le premier des neuf enfants a déclarer un cancer : en décembre 2015, on lui découvre une leucémie, à 4 ans. "Pendant ces trois dernières années, il y a eu un certain nombre d’enfants qui ont continué à déclarer des cancers, ici. Alban en premier, puis un autre enfant en mars 2016, puis un autre, puis encore un autre, un autre", raconte cette maman lors d’une conférence de presse.

Au final, le déclic se fait lorsqu’un ami de son fils est lui aussi touché : "Alban m’a dit : 'mais maman ce n'est pas vrai, il n'est pas malade lui aussi' j’ai dit si. Il a dit 'il a le même cancer que moi ?' j’ai dit oui". Marie Thibaud comprend alors que quelque-chose ne va pas.

Une enquête lancée par Santé publique France

La mère de famille trouve alors la force de chercher un interlocuteur, pour comprendre si tout cela est normal. Elle entre en contact six mois après avec l’Agence régionale de santé (ARS) et une étude est finalement lancée. 

"Lors du premier signalement, une investigation a été réalisée et a conclu qu’un excès de cas était plausible, sans pouvoir mettre en avant un facteur environnemental", explique l’ARS à Ouest-France. Mais depuis cette étude, de nouveaux cas sont apparus et les habitants en veulent une nouvelle. L’Agence régionale de santé vient de saisir Santé publique France, qui va bientôt lancer une étude épidémiologique. En effet, dans le secteur, il y a une forte concentration un gaz radioactif d'origine naturelle : le radon. Il faut maintenant voir si cela a pu influencer le nombre de cancers.