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Diabète

Sommeil : pourquoi se coucher tard est mauvais pour la santé

Par Jean-Guillaume Bayard

Les oiseaux de nuit risquent davantage de souffrir de maladie cardiaque et de diabète de type 2 que les lève-tôt, selon une étude européenne. Se coucher tard affecterait négativement le métabolisme car le corps ne suit plus son processus biologique normal.

Damir Khabirov/iStock

Il s’agit de la toute première étude internationale visant à déterminer si nos habitudes de se coucher tôt ou tard peuvent influer sur notre santé. Les chercheurs ont découvert un risque accru de maladie chez les personnes ayant une préférence pour le soir car elles mangent de manière plus erratique et de la nourriture moins saine. Les résultats ont été publiés dans la revue Advances in Nutrition.

Mieux vaut se coucher tôt

Le corps humain fonctionne selon un cycle de 24 heures, régulé par notre horloge interne, appelé rythme circadien ou chronotype. Cette horloge interne régule de nombreuses fonctions physiques telles que nous dire quand manger, dormir et nous réveiller. Le chronotype d'un individu indique que les personnes ont une préférence naturelle pour se lever tôt ou se coucher tard.

Selon l'étude, les personnes qui se couchent plus tard ont tendance à avoir une alimentation moins saine, à consommer plus d'alcool, de sucres, de boissons caféinées et de restauration rapide que les lève-tôt. Les habitudes alimentaires sont plus erratiques avec l’absence de petit-déjeuner et des repas décalés dans la journée. De plus, leur régime alimentaire contient moins de céréales, de seigle et de légumes et ils prennent moins de repas mais plus copieux. En outre, ceux qui préfèrent le matin consomment un peu plus de fruits et de légumes par jour. Cela explique pourquoi les oiseaux de nuit ont un risque plus élevé de souffrir de maladie chronique.

Un risque de développer le diabète 2,5 fois plus élevé chez les couche-tard

Les chercheurs ont établi un lien entre certaines maladies, notamment les maladies cardiaques et le diabète de type 2 et un chronotype du soir. Ils ont expliqué que manger tard augmente les risques de diabète de type 2 car le rythme circadien a une incidence sur le métabolisme du glucose dans l’organisme. Ainsi, pour les oiseaux de nuit, les probabilités de développer cette pathologie sont 2,5 fois plus élevées !

Les taux de glucose devraient naturellement diminuer au cours de la journée et atteindre leur plus bas niveau la nuit. Cependant, comme les noctambules mangent souvent peu de temps avant de se coucher, leur taux de glucose augmente lorsqu'ils sont sur le point de dormir. Cela pourrait affecter négativement le métabolisme car leur corps ne suit pas son processus biologique normal.

Plusieurs cycles dans une vie

Dans leurs recherches, les scientifiques ont observé que les préférences pour se lever tôt et se coucher plus tard changent à différents moments du cycle de la vie. Le chronotype du matin est plus courant chez les enfants et peut même apparaître dans les trois premières semaines de vie. Alors que plus de 90% des enfants de deux ans ont une préférence pour le matin, ce pourcentage diminue à 58% dès l'âge de six ans et évolue vers une préférence pour le soir à la puberté. "Cela pourrait avoir des conséquences importantes sur la santé à l'âge adulte, la plupart des habitudes alimentaires étant établies à l’adolescence", note le Dr Suzana Almoosawin qui a participé à l’étude. Cette préférence du soir continue jusqu'à la cinquantaine, puis la préférence au matin revient.

Une multitude d’autres facteurs viennent influencer notre chronotype. "Nous avons constaté que les gènes, l’ethnie et le sexe déterminent la probabilité que vous soyez du type matin ou soir", déclare le Dr Suzana Almoosawi. Des études ont ainsi révélé que les Allemands sont plus susceptibles d’avoir une préférence pour le soir que les Indiens et les Slovaques. Il peut également y avoir des différences entre les personnes vivant dans les zones urbaines ou rurales dans le même pays. L’exposition au soleil pourrait également avoir son influence : chaque heure supplémentaire passée à l'extérieur est associée à 30 minutes de sommeil anticipé.