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FGFBP3

Obésité : la protéine FGFBP3 attaque la graisse et corrige le métabolisme

Par Mathilde Debry

Une protéine naturelle, FGFBP3 (BP3 en abrégé), est un régulateur du métabolisme et pourrait déboucher sur un nouveau traitement de l'obésité et des désordres qui en découlent (diabète de type 2, stéatose hépatique...). 

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À la grande surprise des chercheurs, une protéine initialement étudiée dans le cadre de problématiques cancéreuses s'est révélée être un puissant régulateur du métabolisme. L'étude, publiée dans Scientific Reports, indique que la protéine FGFBP3 (BP3 en abrégé) pourrait déboucher sur un nouveau traitement de l'obésité et des troubles associés au dérèglement métabolique, comme le diabète de type 2 et la maladie du foie gras.

Aucun effet secondaire

"Nous avons constaté que huit traitements BP3 sur 18 jours étaient suffisants pour réduire de plus d'un tiers la graisse chez des souris obèses", témoigne le directeur de l'étude Anton Wellstein, professeur en oncologie et pharmacologie au centre Georgetown Lombardi Comprehensive Cancer. 

Les traitements ont également réduit un certain nombre de troubles liés à l'obésité chez les souris, comme l'hyperglycémie - un excès de sucre dans le sang souvent lié au diabète - et éliminé la graisse de leur foie. Aucun effet secondaire n’a été déploré. L'obésité est le principal moteur des syndromes métaboliques, qui comprennent des troubles tels que la résistance à l'insuline, l'intolérance au glucose ou encore l'hypertension.

Transposition chez l'homme

"Nous avons découvert que la BP3 exerce une contribution frappante au contrôle métabolique", continue Anton Wellstein. "C’est un puissant moteur pour les glucides et les lipides. Bien que les résultats de l'étude soient passionnants, des recherches supplémentaires sont nécessaires avant que la protéine BP3 puisse être étudiée comme traitement chez l'homme", poursuit-il.

Depuis 1975, le nombre de personnes obèses a quasiment été multiplié par trois dans le monde. En 2016, 13% des adultes dans le monde étaient obèses, 39% étaient en surpoids. En France, on estime que 30% de la population souffre de cette affection. D’après des chercheurs danois et britanniques, 22% de la population mondiale pourrait être obèse en 2045 si la situation ne change pas.

Aussi connue sous le nom de "maladie du soda", la stéatose hépatique non alcoolique (NASH) est une maladie sans symptôme, qui dégrade insidieusement le foie. En cause : la consommation excessive de sucre et de graisse, qui peut entraîner une insuffisance hépatique et, à terme, une cirrhose ou un cancer. Elle toucherait 12% de la population française, soit 6 millions de personnes.