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Grippe : « le vaccin n’est pas efficace à 100% » mais il protège des complications

Par Mathilde Debry

Le virus de la grippe a pour particularité de muter en permanence. Le vaccin contre la maladie n'est donc jamais efficace à 100%, mais il protège des complications les plus graves. 

LittleBee80 / istock

Chaque année, environ 2,5 millions de personnes attrapent la grippe. La faute à une couverture vaccinale insuffisante, mais pas que. "Le virus de la grippe mute en permanence, de manière parfaitement aléatoire", explique Bruno Lina, professeur de virologie à l’Université Lyon 1 et Chef de Service chez Hospices Civils de Lyon.

"Certains virus mutés échappent à la réponse immunitaire, et peuvent ainsi infecter des personnes qui ont déjà eu la grippe. En ce sens, même s’il est ajusté chaque année, le vaccin contre la maladie ne peut pas être efficace à 100%".

Cocon de protection

Selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire, deux virus de la grippe différents se sont ainsi succédés l'année dernière : le "virus A(H1N1) pdm09" et le "virus B Lignage Yamagata". Le vaccin a été efficace contre le premier, mais pas contre le deuxième. Le nombre de consultations pour syndrome grippal pendant l’épidémie a de ce fait été estimé à près de 2,4 millions, avec une surmortalité importante (17 000 décès). 

"C’est précisément parce que le vaccin n’est pas totalement efficace qu’il faut absolument que toutes les personnes qui ont reçu le bon de prise en charge se fassent vacciner, tout comme leur entourage. Cela doit permettre de leur constituer une sorte de cocon de protection contre la grippe autour des personnes les plus fragiles", poursuit Bruno Lina. On parle ici de toutes les personnes de plus de 65 ans, des individus qui souffrent de pathologies chroniques (respiratoires, cardiaques, métaboliques…), des femmes enceintes et des patients obèses.

Se vacciner entre mi-octobre et fin novembre

Dans la même optique, la ministre de la Santé Agnès Buzyn vient de signer une charte en faveur de la vaccination des professionnels de santé avec les sept ordres de santé : sages-femmes, pharmaciens, kinés, médecins, infirmiers, dentistes et podologues. "En se faisant vacciner eux même, non seulement les professionnels de santé montrent l’exemple, mais surtout, ils protègent leurs patients", a déclaré la ministre de la Santé, évoquant un "enjeu déontologique".

Administré entre mi-octobre et fin novembre, le vaccin contre la grippe donne une protection 10 à 15 jours après l'injection, au moins jusqu'à l'hiver suivant. Cette année, les Hauts-de-France et l’Occitanie offrent la possibilité aux patients de se faire vacciner en pharmacie. Si l’expérience est concluante, le gouvernement espère pouvoir étendre cette mesure à l’ensemble des pharmacies françaises en 2020, voire dès l’automne 2019.