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Malbouffe

Nutri-Score : attention, les aliments mal notés augmentent les risques de cancer

Par Raphaëlle de Tappie

D'après une récente étude française, les aliments mal notés par des scores nutritionnels comme le Nutri-Score augmenteraient de 7% le risque de cancer. 

margouillatphotos/iStock

La science pointe à nouveau du doigt les effets négatifs de la malbouffe sur la santé. Selon une étude française parue mardi 18 septembre dans la revue PLOS Medecine, les personnes mangeant régulièrement des aliments mal notés par des scores nutritionnels tels que le Nutri-Score ont 7% de risques que les autres de développer des cancers.

Pour en arriver à cette conclusion, Mélanie Deschasaux, de l’Institut National de la Santé (INSERM), et ses collègues ont étudié les données de 471,495 adultes vivant dans dix pays européens différents et suivis de 1992 à 2004. Les chercheurs ont analysé les aliments consommés notés selon un score nutritionnel mis au point par l’Agence britannique des normes alimentaires, qui a inspiré le système d’étiquetage Nutri-Score choisi par la France en 2017. Ils ont ensuite ajusté leurs résultats en fonction du mode de vie des participants : leur consommation de tabac et d’alcool ainsi que la fréquence de leur activité physique.

Les femmes s’exposent à des risques de cancer du foie ou du sein

"Nous avons analysé la consommation et pondéré chaque aliment en fonction de sa quantité, en attribuant un indice aux personnes selon leur régime alimentaire en constituant cinq groupes, selon leur consommation d’aliments, des plus aux moins sains", explique Mathilde Touvier, qui a coordonné cette étude avec Mélanie Deschasaux.

Résultat : les personnes consommant régulièrement des aliments mal notés avaient 7% de risque de plus de développer des cancers (parmi les participants, les chercheurs ont observé 50 000 cas de cancers). A cause d’une mauvaise alimentation, les hommes sont plus susceptibles de développer un cancer des voies aérodigestives supérieures, colorectal ou de l’estomac tandis que les femmes s’exposent quant à elles d’avantage à des risques de cancer du foie ou du sein. Et les auteurs de cette recherche de conclure : "Ce travail montre la pertinence et l'intérêt de ces scores nutritionnels, notamment le Nutri-Score".

Certaines marques refusent toujours le Nurti-Score 

Cette étude n’est bien évidemment pas la première à établir une corrélation entre malbouffe et cancer. En février, une autre étude française publiée dans le British Medical Journal avait déjà établi que la consommation d’aliments ultra-transformés augmentait de 10% le risque de contracter un cancer. Or, d’après un rapport de l’Insee, la part des produits grandement transformés à base de viande, de poissons et de légumes représenterait aujourd’hui 80% de notre consommation alimentaire.

C’est pourquoi, en 2016, le gouvernement français a recommandé la mise en place le Nutri-Score, "une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous" ayant pour objectif d’ "améliorer l’information nutritionnelle figurant sur les produits et ainsi aider les consommateurs à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle", selon le site MangerBouger.fr. Concrètement, grâce à une lettre et à un logo couleur apposés sur la face avant des emballages, le Nutri-Score informe les consommateurs sur la qualité d’un produit. Chaque aliment est ainsi positionné sur une échelle de cinq niveaux allant du produit le meilleur (A) au moins favorable sur le plan nutritionnel (E).

Toutefois, cet étiquetage reste facultatif et certains grands groupes comme comme Nestlé, Coca-Cola, PepsiCo, Mars, Mondelez et Unilever, refusent toujours de jouer le jeu. "Si le produit n'a pas de logo, ça sous-entend que l'industriel a des choses à cacher. (…) Ceux qui refusent sont ceux qui ont généralement les produits qui ont les moins bonnes qualités nutritionnelles", expliquait à Europe1 au mois de mai le professeur Serge Hercberg, directeur de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l'INSERM à l’origine du Nurti-Score. Les industriels "n'ont plus le droit de refuser la transparence sur la qualité industrielle des aliments", développait-il, incitant les consommateurs à "faire pression (sur les marques) par leurs choix".

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