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Raide mort

Epidémiologie : les morts subites d'origine cardiaque sont surestimées

Par Mathilde Debry

40% des décès attribués à un arrêt cardiaque n'étaient ni soudains ni inattendus, selon une nouvelle étude publiée dans le journal Circulation.

tommaso79 / istock

Dans une étude portant sur 20 440 décès survenus à San Francisco, des chercheurs ont identifié 912 cas dans lesquels la personne était décédée d'un arrêt cardiaque (hors de l’hôpital). Sur les 541 d’entre elles (59%) qui répondaient aux critères de la mort subite définis par l'OMS, 525 ont été autopsiées.

40% des décès attribués à un arrêt cardiaque n'étaient ni soudains ni inattendus

Sur les 525 corps autopsiés, 301 (57%) n'avaient pas d'antécédents cardiaques. Les principales causes de décès étaient les maladies coronariennes (32%), les surdoses (13,5%), les cardiomyopathies (10%), l'hypertrophie cardiaque (8%) et les maladies neurologiques (5,5%).

"40% des décès attribués à un arrêt cardiaque n'étaient ni soudains ni inattendus, et près de la moitié des morts subites présumées n'étaient pas arythmiques (irrégularité du rythme cardiaque, NDLR)", concluent les chercheurs.

Présomption

En l’absence d’autopsie, "les morts subites cardiaques sont essentiellement classifiées comme telle selon une présomption de cause cardiaque", explique l'auteur principal de l’étude Zian H. Tseng. Suite à cette recherche, "nous avons pourtant constaté une diminution de la prévalence des maladies coronariennes et une augmentation de la prévalence des causes n'impliquant pas une réduction du flux sanguin vers le cœur", poursuit-il.
 
En identifiant plus précisément les causes de décès de cette cohorte, l’équipe espère ainsi pouvoir mieux prévenir les cas de mort subite.

60 000 cas

Selon l’OMS, "la mort subite est une mort naturelle d'un individu pour lequel le délai entre le 1er symptôme alarmant et la mort est inférieur à 24 heures, sans aucun symptôme de maladie ou avec des symptômes d'une maladie aiguë ou chronique n'ayant pas entraîné de confinement au lit".

Les données épidémiologiques restent très imprécises, mais la mort subite de l’adulte est un fléau majeur en France. Son incidence est estimée à 1/1000 habitants par an, ce qui représente environ 60 000 cas. Il existe un pic de fréquence entre 45 et 75 ans. Elle survient 3 à 4 fois plus souvent chez l’homme que chez la femme.