ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Ebola : le virus de retour en République Démocratique du Congo, 17 morts déclarés

Le retour d'Ebola

Ebola : le virus de retour en République Démocratique du Congo, 17 morts déclarés

Par la rédaction avec Anaïs Col

Alors que la République Démocratique du Congo avait annoncé officiellement la fin de l'épidémie Ebola sur son sol en juillet dernier, il semblerait que le virus soit de retour : 17 morts ont déjà été recensés.

Avatar_023 / iStock
MOTS-CLÉS :

Le ministère de la Santé de la République Démocratique du Congo a annoncé que le virus Ebola avait provoqué la mort de 17 personnes dans le nord-ouest du pays, près de la ville de Bikoro. "Vingt et un cas de fièvre avec des signes hémorragiques et 17 décès" ont été déclarés, indique précisément le communiqué du ministère, évoquant "une urgence de santé publique de portée internationale".

Des équipes médicales du ministère de la Santé, appuyée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins sans frontière (MSF), sont sur place depuis plusieurs jours. Selon eux, la souche du virus serait du "Zaïre". Le RDC avait officiellement annoncé la fin de l'épidémie Ebola sur son sol en juillet dernier. Ce nouveau foyer est le neuvième à se déclarer dans le pays depuis 1976. 

"Notre principale priorité est d’atteindre Bikoro pour travailler avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les partenaires pour réduire les pertes en vies humaines et les souffrances en lien avec cette nouvelle épidémie d’Ebola", a déclaré le docteur Peter Salama, directeur général adjoint de l’OMS. En 2017, le gouvernement était parvenu à limiter les pertes humaines, recensant ainsi 4 décès. Mais les années précédentes, le virus avait causé la mort de plus de 11 000 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Les chaînes de transmission d'Ebola

L'ampleur était telle, que l'Institut Pasteur s'était mobilisé sur le terrain pour tenter de développer un vaccin efficace. Des chercheurs de l'Institut étaient même parvenus à reconstruire les chaînes de transmission du virus Ebola et leur contexte, au sein de la capitale guinéenne. Ce travail d’enquête mené auprès des patients, de leurs familles et de leurs voisins, a permis de mesurer la transmission d’Ebola entre individus dans différents contextes et à différents moments de l’épidémie.

Illustration : Arbres de transmission du virus Ebola. Dans les cercles sont inscrites les dates de début de symptômes pour les cas ayant infectés plus de 3 personnes. La taille des cercles est proportionnelle au nombre de personnes que le cas a infecté. Source : Institut Pasteur

Un antiviral prescrit à haute dose contre Ebola ?

La communauté scientifique continue ses recherches car même si des vaccins ont été mis à jour, aucun traitement efficace n’a été validé à ce jour. Dernièrement, des chercheurs ont montré l’efficacité d’un antiviral japonais, le Favipiravir, utilisé contre la grippe. Testé à faibles doses chez l’homme, il avait réduit le taux de mortalité de moitiéUne nouvelle étude, menée par des chercheurs français de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), prouve une nouvelle fois l’efficacité du Favipiravir, mais s'il est administré à hautes doses. 

Pour mener cette étude, les chercheurs de l’Inserm ont infecté 26 primates avec une souche du virus Ebola et les ont ensuite suivis pendant 21 jours. La moitié d'entre eux a bénéficié d’un traitement, l’autre non. Ceux recevant du Favipiravir ont été traités deux jours avant l’infection, à hauteur de deux doses par jour. Trois sous-groupes ont été soignés avec une dose de Favipiravir différente: 100mg par kg, 150 mg par kg et 180mg par kg.

Tous les animaux qui n’ont pas été traités ou qui ont reçu la plus faible dose de Favipiravir sont morts dans les dix jours suivant l’infection. Deux primates sur 5 (soit 40%) ayant reçu 150mg par kg de Favipiravir étaient encore vivants après 21 jours. Le taux de survie était meilleur en administrant la plus haute dose (180mg par kg): 3 animaux sur 5 ont survécu (60%).