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Pollution

Une nouvelle technique pour dépolluer les eaux contaminées par les médicaments

Par Mégane Fleury

Dépolluer les eaux contaminées par les médicaments est nécessaire pour préserver nos ressources. Des chercheurs sud-africains ont découvert l'existence d'une fibre efficace pour nettoyer les eaux polluées par le Diazépam, un antidépresseur. 

microgen/epictura

C’est un enjeu majeur pour les décennies à venir : l’eau. Sécheresse, pollution... Cette ressource naturelle est menacée. Le ministère de l’Environnement a réalisé un bilan sur le sujet en 2014 : 50% des eaux continentales de surface seraient dans un mauvais état chimique. Des chercheurs de l’université de Johannesburg en Afrique du Sud sont parvenus à extraire les résidus d’un médicament dans des eaux usagées grâce à une nano-fibre. Un procéder révolutionnaire qui pourrait à terme, contribuer au nettoyage des eaux. Les résultats ont été publiés dans Science Daily

Un antidépresseur largement utilisé 

Le Diazépam est un antidépresseur largement utilisé, or il pollue massivement les eaux. Comme l’explique le professeur Vinod Kumar Gupta, chercheur de l’université de Johannesburg et principal auteur de l’étude: "Le Diazépam n’est pas facile à retirer des eaux usées avec les méthodes traditionnelles. Il est en partie soluble et ses particules sont très petites. Pour un tri ciblé et efficace, il est nécessaire d’utiliser des nano-matériaux." 

Une méthode efficace et peu chère

Les nano-particules testées par les chercheurs se sont révélées efficaces et pratiques à utiliser. Les scientifiques ont utilisé des nano-fibres de dioxyde de titanium. Ces fibres peuvent être utilisées sous la forme de filtre pour les eaux industrielles ou municipales. "Nous avons utilisé une méthode de fabrication qui permet de fabriquer un réseau de fibres creuses suffisamment dense. Les fibres sont croisées entre elles et stables, donc il y a un très faible risque qu’elles se retrouvent  dispersées dans l’eau purifiée", souligne le professeur. Les scientifiques envisagent d’ores et déjà de fabriquer ces fibres, efficaces et peu chères, au sein de l’université de Johannesburg.  

D'après l'Organisation mondiale de la santé, 844 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable via un service de base, 159 millions doivent utiliser des eaux de surface.