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Asie

Au Pakistan, un trafic de liquide céphalo rachidien a été démantelé

Par Mégane Fleury

Plusieurs personnes sont suspectées d’avoir volé du liquide céphalo-rachidien (présent dans le système nerveux central) à des femmes pakistanaises. La police enquête pour savoir quel usage est fait de ce liquide qui a été revendu au marché noir. 

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Ils faisaient croire aux femmes qu’elles devaient donner leur sang pour avoir une aide financière du gouvernement du Punjab. Un gang a été arrêté, lundi 12 février, pour avoir prélevé illégalement du liquide céphalo-rachidien sur plusieurs femmes. Ce liquide est présent dans le système nerveux central et peut être extrait grâce à une ponction lombaire. Un enquêteur de la police locale a déclaré à l’AFP qu’ils ont avoué avoir réalisé l’opération sur au moins dix femmes. Ils ont ensuite revendu le liquide au marché noir. 

Des femmes désormais handicapées

C’est le père d’une jeune femme de 17 ans qui a alerté la police. Ils ont extrait ce liquide du corps de sa fille sans qu’elle ne le sache. Les estimations du nombre de victimes varient entre 16 et 90 selon les médias locaux. Certaines filles seraient maintenant handicapées, car la ponction n’a évidemment pas été faite selon les règles médicales nécessaires. Les membres du gang ont déclaré à la police avoir vendu le liquide à un homme de ménage employé dans un hôpital gouvernemental. Ce dernier a également été arrêté. Le liquide une fois vendu pourrait servir lors de transplantations de moelle osseuse. 

Un trafic interdit depuis 2010

Selon RFI, les malfaiteurs vendaient le contenu de quinze prélèvements pour 40 000 roupies soit moins de 300 euros. Le pays est largement touché par la pauvreté : 21% de la population vit avec moins d’1,5 dollar par jour selon l'UNICEF. Le trafic d’organes s’y est largement développé depuis 2010 et l’interdiction de la vente d’organes humains, le gouvernement tente de lutter contre ce trafic. En juin dernier, deux médecins avaient été arrêtés en pleine greffe de reins illégales. Selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2012, il y aurait chaque année 10 000 opérations de greffe illégales, ce qui représente une opération toutes les heures.