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Epidémie

Mycoplasma : une IST de plus en plus fréquente et résistante aux antibiotiques

Par Benjamin Badache

Mycoplasma genitalium est une bactérie responsable d’une infection sexuellement transmissible (IST) de plus en plus fréquente et de plus en plus résistante aux antibiotiques. C’est la discrétion de ses signes qui en fait une infection en croissance exponentielle et aux complications handicapantes.

yekophotostudio/epictura

Sournoise, très fréquente et résistante. Ainsi pourrait-on résumer le pédigré d’une infection sexuellement transmissible (IST) très peu connue des jeunes adultes alors qu’ils constituent la première cible, surtout s’ils ont plusieurs partenaires sexuels. Elle se prénomme Mycoplasma genitalium et elle devient un problème de santé publique.

Une IST très discrète mais envahissante

Mycoplasma genitalium est une infection bactérienne que certains experts comparent à Chlamydia. Problème, elle est devenue de plus en plus fréquente et de plus en plus résistante à un certain nombre d'antibiotiques. Pire encore, elle ne donne le plus souvent que des signes discrets, voire pas de signes du tout, ce qui signifie que la plupart des malades ne se savent pas infectés… et contaminent leurs partenaires.

Des signes discret mais des complications

Dans le pire des cas, les femmes peuvent ressentir un inconfort au moment d’uriner et avoir des pertes vaginales anormales ou des saignements inattendus entre les règles. Les hommes peuvent également avoir une légère sensation de brûlure en urinant ou un petit écoulement aqueux de l’urètre.
Non prise en charge, l'infection à Mycoplasma peut être responsables de complications comme une maladie inflammatoire du petit bassin, des fausses-couches ou une infertilité.

Un test efficace pour casser la dissémination

Selon une étude britannique, 1,2% des anglais âgés de moins de 44 ans seraient infectés par Mycoplasma, bien que la majorité n'ait aucun symptôme. Il en serait de même en Australie où une étude récente a estimé que 400 000 Australiens, soit environ 2% de la population, seraient contaminés. Les jeunes adultes sexuellement actifs ayant des partenaires sexuels multiples courent le plus de risques de l'attraper.
Heureusement, il existe un nouveau test mis au point en Australie qui peut facilement évaluer l’infection. « Nous ne sommes plus dans le noir », rassure le docteur Alexandra Marceglia, chef de service du service de santé sexuelle de l'hôpital royal de Melbourne. « Nous pouvons traiter les patients immédiatement avec l'antibiotique qui sera le plus efficace ».

Il est indispensable que ce nouveau test devienne un test de routine lorsque des personnes se font dépister pour des infections sexuellement transmissibles, comme les infections à VIH.