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Surcharge pondérale

Des chercheurs trouvent une nouvelle piste pour prévenir le diabète chez l’obèse

Par Mégane Fleury

Des chercheurs américains ont trouvé le mécanisme qui provoque un diabète de type 2 chez les personnes obèses. Une modification chimique des immunoglobulines chez ces personnes obèses en serait la cause.

epictura/sunabesyou

Près de trois millions de personnes en France prennent un traitement contre le diabète. Pour 92% d’entre elles, il s’agit d’un diabète de type 2. Celui-ci est l’une des possibles conséquences de l’obésité. Des chercheurs américains ont éclairci le lien entre surpoids et diabète. Les personnes obèses ont des immunoglobulines défaillantes, ce qui expliquerait l’activation d’un récepteur à l’intérieur de la paroi des vaisseaux sanguins et l’apparition d’un diabète de type 2. Les résultats de l’étude ont été publiés dans le Journal of Clinical Investigation.

Une insulinorésistance

Les scientifiques ont constaté que, chez les personnes obèses, l’insuline libérée dans le sang grâce au pancréas ne peut pas traverser les cellules de la paroi des vaisseaux sanguins. Elle n’est donc pas transmise aux muscles.
Pourtant, c’est là qu’elle active la métabolisation du glucose dans le corps. Ainsi, le niveau de glucose dans le sang augmente, ce qui provoque du diabète.

Des immunoglobulines déficientes

Les recherches sur des souris obèses ont montré qu’elles ont un changement chimique dans la composition de leurs immunoglobulines : elles sont hyposialysées.
« Les immunoglobulines anormales agissent ensuite sur les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins pour inhiber une enzyme nécessaire au transfert de l'insuline de la circulation sanguine dans le muscle », explique Dr. Shaul, co-auteur de l’étude.
Cette modification chimique est aussi observée chez les patients atteints de diabète de type 2. « Lorsque l’on a donné des immunoglobulines d’une personne de diabète de type 2 à une souris, elle est devenue diabétique. »

Une piste thérapeutique prometteuse

Les scientifiques ont identifié une méthode qui permet d’empêcher la modification des immunoglobulines : il s’agit de faire une supplémentation avec un précurseur de l’acide sialique, la N-acétyl-D-mannosamine, afin de restaurer une sialysation normale des immunoglobulines et ainsi préserver la sensibilité à l’insuline sans modifier le poids. Ils vont prochainement l’administrer à des souris pour maintenir le glucose à des taux normaux. Si les essais fonctionnement, le traitement sera à son tour testé sur des humains.

Ainsi la sialysation des immunoglobulines et l’activation du récepteur endothélial FcγRIIB représentent des pistes thérapeutiques très intéressantes dans la prévention du diabète de type 2 chez l’obèse.