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Traitement des infections

Les animaux d’élevage font les résistances aux antibiotiques

Par Mégane Fleury

On l’appelle antibiorésistance, la résistance aux antibiotiques. Des chercheurs de l’Institut pasteur viennent de montrer que dans le cas des salmonelles, elle est serait liée à l’usage d’antibiotiques pour le bétail.

tomwang/epictura

La résistance aux antibiotiques est aujourd’hui un sujet de santé publique. 25 000 décès y seraient liés chaque année. Elle pourrait faire plus de 10 millions de victimes dans le monde d’ici 2050.
A travers une analyse génétique des bactéries, des chercheurs de l’Institut Pasteur sont parvenus à mieux comprendre pourquoi le corps humain est résistant à l’ampicilline, un antibiotique à large spectre utilisé notamment contre les salmonelles.
De fait, si la première version de l’ampicilline a été commercialisée en 1961, des premières épidémies de souches résistances à l’antibiotique sont apparues dès 1962. Les scientifiques ont analysé l’ADN de 288 souches de la salmonelle venants d’humains, d’animaux et d’aliments. Des gènes résistants à l’ampicilline ont été trouvés dans 11 souches d’origine humaine.
Notamment sur certaines datant de 1959 et 1960, soit avant la commercialisation du médicament chez l’homme.

L’utilisation de pénicilline pour le bétail

Les chercheurs ont tenté de comprendre les raisons de cette résistance précoce. Selon eux, cela pourrait être lié à l’utilisation de pénicilline dans les élevages. L’utilisation non médicale de cette substance a pu aider à la propagation de gènes de résistances chez l’homme.
« Nos découvertes indiquent que les résidus d’antibiotiques dans les environnements agricoles des années 1950, tels que le fumier, la terre, et les eaux, ont pu avoir un impact bien supérieur à ce que l’on pensait sur la propagation de la résistance à l’ampicilline », explique le Dr François-Xavier Weill, chef de l’unité Bactéries pathogènes entériques à l’Institut Pasteur, qui a dirigé ces recherches.

Il y a plusieurs semaines, l’Organisation Mondiale de la Santé appelait à mettre fin à l’usage des antibiotiques de manière systématique chez les animaux d’élevage sain. Une pratique qui vise à favoriser le développement des bêtes et à prévenir l’apparition de maladies.