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Trop de réseaux sociaux ne nuirait pas à la santé mentale

Par Chloé Savellon

Une récente étude révèle que l'impact des réseaux sociaux sur l'anxiété des jeunes adultes dépend plus de la manière dont ces derniers les utilisent que du temps qu'ils y consacrent. 

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Vous craignez pour la santé mentale de votre ado qui passe, selon vous, beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux ? Inquiétez-vous plutôt de la manière dont il les utilise. Car d'après une étude américaine publiée dans la revue Psychiatric Quarterly, l'impact négatif des médias sociaux sur la santé mentale concernerait davantage l'usage que l'on en fait, plutôt que la fréquence à laquelle on s'en sert.

Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs de l'étude ont interrogé 467 jeunes adultes. Les sondés ont dû indiquer combien de temps ils passaient sur les médias sociaux par jour, comment ils l'utilisaient, et quel rôle ces supports d'expression jouaient dans leur vie. Les participants ont par ailleurs été invités à répondre à une série de questions concernant leur niveau d'anxiété, leur capacité d'empathie, la fréquence de leurs pensées suicidaires et la qualité de leurs relations familiales et sociales. 

"Vague-booking" : un signe qui doit alerter 

Leurs résultats de l'étude suggèrent que ces jeunes adultes sont davantage exposés au stress en cas de conflits familiaux ou en cas de problèmes financiers. Les chercheurs ont par ailleurs trouvé très peu de liens entre les différents aspects de l'utilisation des médias sociaux et d'éventuels problèmes de santé mentale, tels que la solitude, la diminution de l'empathie et l'anxiété sociale.

Seul un phénomène relatif aux réseaux sociaux a suscité leur attention : le "vaguebooking". Ce terme anglophone désigne une pratique employée par certains internautes qui publient des statuts au contenu vague mais inquiétant, généralement dans le but d'attirer l'attention sur eux ou d'appeler au secours. La pratique était plus fréquente chez les personnes qui ont déclaré se sentir seules et qui étaient plus susceptibles d'avoir des pensées suicidaires, indiquent les chercheurs. 

Ces derniers mettent cependant en garde contre les plus larges hypothèses concernant les influences négatives des réseaux sociaux sur la santé mentale. "Nous ne nions pas le risque que certains comportements en ligne sont associés à des problèmes de santé mentale, mais nous proposons que la recherche se concentre davantage sur le comportement des individus plutôt que d'affirmer que les médias sont la cause de tous les problèmes socio-personnels", souligne Chloe Berryman, professeur à l'Université de Floride centrale (UCF) et auteure principale de l'étude.

L'usage excessif des réseaux sociaux responsable de troubles du sommeil 

Une autre étude menée sur 1788 adultes âgés entre 19 et 32 ans et publiée dans la revue Preventive Medicine en avril 2016 a démontré qu'une utilisation trop intense des réseaux sociaux favorisait les troubles du sommeil. En moyenne, les participants utilisaient ces réseaux à raison de 61 minutes quotidiennes, pour une trentaine de visites par semaine.

Selon les résultats, près de 30 % des personnes manifestaient un trouble du sommeil. Les auteurs de l'étude ont identifié plusieurs situations qui pourraient être l’origine de ces troubles. En effet, certains utilisateurs se connectent très tardivement dans la soirée, voire même en pleine nuit, à ces plateformes.

Par ailleurs, la lumière émise par les appareils électroniques (smartphones, tablettes…) est elle aussi suspectée de générer des troubles. C'est pourquoi les chercheurs ont suggéré aux médecins d’interroger leurs patients qui souffrent de troubles du sommeil sur leur utilisation des réseaux sociaux. En effet, cette fréquentation pourrait devenir un marqueur pour dépister les insomnies, dyssomnies, parasomnies et autres troubles du sommeil.