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Une heure par semaine

Dépression : l’activité physique aide à la prévenir

Par Audrey Vaugrente

L'activité physique a un effet protecteur face à la dépression. A partir d'une heure d'exercice par semaine, le risque d'en souffrir est réduit.

yanlev/epictura

C’est le nouveau mal du siècle. La dépression touche un français sur dix. Mais à en croire une étude réalisée par le Black Dog Institute (Australie), il est possible d’éviter ce trouble de la santé mentale. Une heure d’activité physique par semaine aide à prévenir les troubles dépressifs, selon leurs résultats publiés dans l’American Journal of Psychiatry.

Et c’est bien un rôle préventif que joue l’exercice. Les 34 000 volontaires sélectionnés pour cette étude, réalisée en Norvège, étaient en bonne santé physique et mentale lors de leur inclusion. Pendant 11 ans, ils ont été régulièrement interrogés sur leurs habitudes physiques et sur leur bien-être.

12 % de cas en moins

Les participants les moins actifs s’en sont moins bien sortis que les autres. Par rapport aux personnes qui pratiquent une à deux heures d’activité physique par semaine, ils sont 44 % plus à risque de faire une dépression. Une mauvaise nouvelle pour les Français. D’après l’étude Esteban, réalisée par Santé publique France, 42 % de la population ne bouge pas suffisamment.

Mais cet effet délétère est réversible. A partir d’une heure d’exercice par semaine – et quelle que soit son intensité –, les volontaires étaient en partie protégés d’un trouble dépressif. Selon les calculs réalisés par les Australiens, bouger davantage permettrait d’éviter 12 % des épisodes diagnostiqués au cours de ces travaux.

Prévention

« C’est la première fois que nous pouvons chiffrer le potentiel de l’activité physique en prévention d’une dépression future », se félicite le Pr Samuel Harvey, co-auteur de l’étude. Si la piste avait déjà été évoquée, les preuves manquaient de solidité.

Pour le moment, l’activité physique n’est reconnue que lors d’un épisode dépressif diagnostiqué. Elle est recommandée en complément des traitements médicamenteux ou des psychothérapies.

Des pistes biologiques

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) elle-même fait la promotion de l’exercice. « Il convient d’encourager les conseils sur l’activité physique dans le cadre du traitement des adultes souffrant d’un épisode/trouble dépressif qui manquent d’exercice physique », estime l’agence sanitaire de l’ONU. Lorsque les symptômes sont modérés ou sévères, cette stratégie doit compléter l’approche médicamenteuse.

« Nous essayons encore de comprendre exactement pourquoi l’exercice a un effet protecteur, admet le Pr Harvey. Nous pensons que l’effet combiné de l’activité physique et les bienfaits sociaux de celle-ci. » Plusieurs hypothèses biologiques sont évoquées. En effet, l’exercice physique a un impact sur l’expression de certaines molécules et une action connue sur le système endocannabinoïde.