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Télomères

L’abus d’alcool accélère le vieillissement des cellules

Par Ambre Amias

La consommation excessive d’alcool pourrait être responsable du raccourcissement des télomères, selon une étude.

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Les effets toxiques d’une consommation excessive d’alcool ne font pas de doute. Toutefois, certaines conséquences restent à ce jour peu renseignées. Une étude japonaise, présentée lors du 40e congrès annuel de la « Research Society on Alcoholism » à Denver (Etats-Unis), démontre l’un de ces effets encore mal connus : l’impact de l’abus d’alcool sur les télomères.

Les télomères sont les extrémités des chromosomes permettant de protéger la séquence d'ADN. Leur longueur est le reflet de l’âge biologique et constitue un indice de risque pour de nombreuses maladies. Ils se dégradent naturellement avec le temps, mais ce processus peut être précipité par le stress, une mauvaise alimentation, le tabagisme, l’inactivité physique… et l’abus d’alcool.

Vieillissement cellulaire

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université de Kobe ont réuni 235 participants. Parmi eux, 134 étaient des patients atteints d’alcoolisme, pris en charge dans des services d’addictologie. Les personnes avaient de 41 à 85 ans.

Les travaux montrent que les patients alcooliques avaient une longueur de télomères réduite, un signe que leurs cellules pourraient vieillir plus rapidement que celles des individus du même âge sans antécédents d’alcoolisme. Or, outre le vieillissement, la réduction de la longueur des télomères indique une augmentation du risque de maladies lourdes – cancers, diabète, démence, maladie cardiaque…

Stress oxydatif

« Notre étude suggère que la consommation excessive d’alcool génère un vieillissement biologique au niveau cellulaire, écrivent les auteurs. C’est l’alcool, plus que l’acétaldéhyde [alcool transformé par l’enzyme alcool déshydrogénase ADH, ndlr], qui était associé au raccourcissement des télomères ».

Selon l’équipe, le stress oxydatif engendré par l’abus d’alcool pourrait expliquer le raccourcissement des télomères. Par ailleurs, les auteurs ont trouvé un lien entre des télomères raccourcis et une carence en thiamine, une insuffisance connue pour contribuer aux troubles neuronaux. Une association a également été établie entre l’expérience d’un psychotraumatisme pendant l’enfance et le raccourcissement des télomères à l’âge adulte.

Toutefois, les auteurs ne se sont pas penchés sur l’impact d’une consommation plus modérée d’alcool sur la longueur des télomères, ce qui sera l’objet de futurs travaux.