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Syndrome aérotoxique : des effets non négligeables à long terme

Les fumées qui peuvent envahir les avions en vol sont toxiques à court et à long terme. Le personnel navigant et les voyageurs réguliers sont particulièrement exposés.

Syndrome aérotoxique : des effets non négligeables à long terme Bernal Saborio/Flickr




Plus de 500 000 pilotes, hôtesses de l’air et stewards, et 3,5 milliards de passagers. C’est le nombre de personnes qui ont été exposées à des fumées d’huile de moteur dans les avions en 2015. Le phénomène est commun, car les systèmes de ventilation ne sont pas isolés des compresseurs des moteurs, dont les réservoirs d’huile peuvent parfois fuir. C’est le syndrome aérotoxique.

Si les effets immédiats ont été identifiés depuis de nombreuses années, les effets à long terme sont encore mal connus. Mais il semblerait qu’ils ne soient pas anodins, d’après deux études menées à l’université de Stirling (Royaume-Uni), et parues dans Public Health Panorama, l’un des journaux de publications scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

De nombreux symptômes

Parmi les 200 membres de personnels navigants qui ont participé à l’étude, près des deux tiers ont déclaré des symptômes spécifiques : fatigue, baisse des performances cognitives, ou même des problèmes respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques et intestinaux.

L’huile des moteurs contient des organophosphorés, comme le phosphate de tricrésyle (TCP), un puissant neurotoxique.

« Il y a un rapport de cause à effet clairement établi entre la contamination de l’air des cabines par de l’huile moteur ou d’autres fluides pendant les vols normaux – ce que permet le design des appareils –, et des effets sur la santé, explique le Dr Susan Michaelis, de l’université de Stirling, l’un des auteurs de l’étude. C’est un problème de santé publique, qui a des conséquences directes sur la sécurité des vols. »

Un problème de santé publique

Lors des contaminations les plus importantes des cabines de pilotage par ces fumées, les pilotes ont en effet rapporté une baisse de leurs capacités, parfois suffisante pour les empêcher de diriger l’appareil. Mais même pour des contaminations « courantes », ces symptômes peuvent apparaître à long terme, d’après l’étude britannique.

En plus des problèmes évidents de sécurité que posent ces fuites, se pose la question de santé publique pour le personnel et les centaines de millions de passagers. « Ce que nous voyons, c’est que le personnel navigant est exposé de manière répétée à des taux faibles de contaminants dangereux en provenance de l’huile des moteurs, résume le Pr Vyvyan Howard, toxicologue à l’université d’Ulster, et qui a participé à l’étude. Dans une moindre mesure, ce risque s’applique aussi aux voyageurs réguliers. L’exposition à ces mixtures complexes devrait être évitée pour les passagers, notamment pour protéger les personnes fragiles et les enfants à naître. »

Pour cela, il faudrait revoir les systèmes de ventilation de tous les avions en circulation, qui ne filtrent pas l’air en provenance des compresseurs. Des plaintes individuelles émanant de pilotes, de personnels de vol ou même de particuliers ont déjà été déposées.

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