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Silver santé study

Cerveau : méditer pour bien vieillir

Par le Dr Sophie Lemonier

VIDEO - Une étude, pilotée en Normandie, se propose d'évaluer les effets protecteurs de la méditation sur le cerveau des personnes de plus de 65 ans. 

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Méditation ou anglais ? C’est le choix qu’il faudra peut-être faire, à la soixantaine, pour prévenir la maladie d’Alzheimer. L’intérêt de ces apprentissages sur le bien vieillir est évalué par une étude européenne, pilotée par des chercheurs français et vient de démarrer.

« Je soutiens pleinement ce projet de recherche, Silver santé study, qui va permettre de mieux connaître quels sont les comportements, les styles de vie et les types d’entrainements mentaux et de méditation qui peuvent nous permettre d’avoir une meilleure santé mentale à mesure que nous prenons de l’âge ».

C’est en ces termes que Matthieu Ricard, le charismatique moine bouddhiste affirme son souhait d’être l’ambassadeur de cette étude scientifique. Près de 130 personnes de plus de 65 ans seront suivies pendant 18 mois. Elles sont réparties au hasard en 3 groupes : l’un suivra un programme de méditation quotidien , l’autre un apprentissage de l’anglais et le 3ème rien du tout. Des examens biologiques et radiologiques permettront d’évaluer les effets sur le cerveau de ces 3 programmes.

 

Modification de la structure du cerveau

Il est évident maintenant que tout un ensemble de facteurs peut influencer l’apparition d’une démence. Un lien a été démontré entre anxiété, dépression, stress, troubles du sommeil et les risques de maladie d'Alzheimer.

Or la méditation permet de s’entraîner à la régulation des émotions, du stress et favorise donc un bien être mental. Des études réalisées aux Etats-Unis, chez des jeunes, montrent un impact très positif de la méditation, sur la dépression, mais aussi sur la mémoire et l’attention, deux fonctions cognitives qui se dégradent avec l’âge.

De plus, ces améliorations trouvent une confirmation par des examens sur les structures du cerveau comme le lobe frontal ou les structures limbiques (qui sont impliquées dans la mémoire) deux zones du cerveau dont le volume diminue avec l’âge. Autre effet de la méditation : elle protégerait les extrémités de nos chromosomes, les télomérases, qui s’altèrent quand on avance en âge.

 

Entraîner pour protéger

Pour l’étude Silver santé study (1), qui démarre à Caen sous la direction de Gaël Chételat, spécialiste en neurosciences et directrice de recherche INSERM, un groupe s’initiera et pratiquera donc la méditation entre 20 mn à 1 heure par jour et les autres apprendront l’anglais.

 Regardez la Médecine au féminin avec Gaël Chételat :

Pourquoi l’anglais ? Parce que des études ont déjà montré qu’être bilingue ou encore apprendre une langue étrangère préviendrait la maladie d’Alzheimer. Mais selon Gaël Chételat, s’initier à un instrument de musique a le même impact sur les fonctions cognitives.

Quant à ceux qui se demandent si faire les deux, à savoir apprendre l’anglais et méditer ferait encore mieux, ils n’auront pas la réponse à la fin de l’étude dans 18 mois. Mais on peut supposer, dans le cas présent, que le mieux n’est pas l’ennemi du bien…

 

1 Si vous êtes intéressé pour participer à cette étude, vous pouvez contacter les responsables par mail : silversantestudy@cyceron.fr