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Volume du cortex

Mémoire : le cerveau des "super séniors" résiste mieux au vieillissement

Par Anne-Laure Lebrun

Le cortex des séniors qui, même après 80 ans, gardent une très bonne mémoire ne vieillirait pas comme celui des autres personnes âgées.

elbepictures/epictura

Face aux années qui passent, nous ne sommes pas égaux. Certains « super seniors » seraient moins touchés par le vieillissement, rapporte une étude présentée dans le journal scientifique JAMA. Après 80 ans, leur cerveau perdrait moins de volume que la majorité de leurs pairs, ce qui leur permettrait de conserver une mémoire aussi vive que les personnes de 50 à 65 ans.

« Le vieillissement est souvent accompagné par un déclin cognitif “typique“. Chez certains, ce déclin est plus sévère est donne lieu à une démence, explique Amanda Cook, neuropsychologue à l’université Northwestern (Etats-Unis) et auteur de l’étude. Mais les super seniors suggèrent que la perte des performances cognitives n’est pas une fatalité ».

Pour parvenir à cette conclusion réjouissante, les chercheurs américains ont suivi pendant 18 mois 24 supers seniors de plus de 80 ans et 12 personnes du même âge ayant le même niveau d ‘éducation. Ces derniers représentaient le groupe contrôle. Tous ces participants ont été invités à passer des tests de mémoire ainsi que des IRM. Ces examens d’imagerie ont permis aux chercheurs de mesurer l’épaisseur du cortex des volontaires. Cette donnée est importante car il est connu qu’en vieillissant cette couche de neurones recouvrant les deux hémisphères s’affine.   

Résister au vieillissement

Afin de suivre l’évolution du cerveau des seniors, les neurologues ont pris deux clichés par IRM. L’un au début de l’étude, et un autre 18 mois plus tard. Ils ont alors calculé que l’épaisseur du cortex chez les super seniors a diminué de 1,08 % contre 2,24 % dans le groupe témoin.
« Nous avons découvert que les supers seniors sont résistants au taux normal de déclin cognitif observé chez les autres personnes âgées, explique Emily Rogalski, professeur adjointe de neurologie cognitive à l'Université Northwestern et principal auteur de ces travaux. Ces personnes parviennent à rester en bonne santé et à conserver une bonne qualité de vie en profitant pleinement des dernières années de leur vie ».

Les chercheurs estiment que cette résistance au vieillissement s’expliquerait en partie par la génétique. L’influence de l’environnement et des interactions sociales, sont des éléments clés. En étudiant ce qui rend les super seniors uniques, les chercheurs espèrent découvrir les mécanismes biologiques mis en jeu dans l’atrophie cérébrale. Ceci pourrait contribuer à préserver les capacités mémorielles au cours du vieillissement.