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Dans 13 pays

Afrique : une campagne de vaccination synchronisée pour éradiquer la polio

Par Olivier Giacotto

Près de 200 000 agents de santé sillonnent l'Afrique de l’Ouest et centrale pour vacciner plus de 116 millions d’enfants contre la poliomyélite.

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D’une côte à l’autre, l’Afrique s’unit pour combattre la menace de la poliomyélite, une infection virale très contagieuse touchant principalement les enfants. C'est l'annonce conjointe de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'UNICEF. Et pour arriver à cet objectif ambitieux, les deux organisations ont mis les moyens. 

Cette semaine, plus de 190 000 « vaccinateurs » se sont ainsi rendus en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale pour vacciner plus de 116 millions d’enfants afin de faire disparaître le dernier bastion de la polio sur ce continent.

13 pays concernés 

Cette campagne de vaccination synchronisée est l’une des plus grandes jamais organisées en Afrique. Tous les enfants de moins de 5 ans qui vivent dans les 13 pays suivants – Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sierra Leone et Tchad – ont été simultanément vaccinés. L'objectif, renforcer l’immunité des enfants contre la poliomyélite à l’échelle continentale.

L'OMS rappelle en effet qu'elle n'est pas acquise. En août 2016, quatre enfants ont ainsi été paralysés par cette maladie dans des zones d’insécurité de l’État de Borno, au nord-est du Nigéria. Celui-ci est généralement considéré comme étant le dernier endroit en Afrique où le virus reste implanté.

« Il y a 20 ans, Nelson Mandela a lancé la campagne panafricaine "Bouter la polio hors d’Afrique" », a souligné le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « À cette époque, la poliomyélite était endémique dans chaque pays du continent et, chaque année, cette terrible maladie paralysait plus de 75 000 enfants pour tout le reste de leur vie ».

Des zones restent mal protégées 

Mais grâce aux efforts des gouvernements, des communautés, des parents et des personnels de santé, la situation a bien changé. La polio est maintenant combattue dans son dernier réservoir. Le Dr Matshidiso Moeti prévient toutefois que ce progrès est fragile, compte tenu du potentiel épidémique du virus. « Bien que confiné dans une région proportionnellement petite du continent, les experts ont averti que le virus pouvait se propager facilement dans des zones mal protégées des pays limitrophes », explique-t-il.

C'est notamment le cas dans 5 pays du bassin du Lac Tchad – le Cameroun, le Niger, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad - où les gouvernements ont déclaré que la flambée de cas était une « urgence régionale de santé publique ». 

Pour éviter ce scénario, des bénévoles ont donc apporté le vaccin antipoliomyélitique oral bivalent (VPOb) dans chaque maison de chaque ville, grande ou petite, et de chaque village des 13 pays concernés. Une mission difficile puisque ces agents de santé ont travaillé jusqu’à 12 heures par jour, se déplaçant à pied ou en vélo, souvent dans une humidité suffocante et avec des températures dépassant les 40 °C.

Les symptômes de l'infection 

La poliomyélite est une infection virale très contagieuse touchant principalement les enfants. Le virus se transmet par l’eau ou des aliments contaminés. Après s’être multiplié dans l’intestin, il envahit le système nerveux.

Dans de nombreux cas, l’infection reste asymptomatique, mais les sujets atteints excrètent néanmoins le virus dans leurs fèces et peuvent donc transmettre la poliomyélite à d’autres.

Les symptômes initiaux sont de la fièvre, de la fatigue, des céphalées, des vomissements, une raideur de la nuque et des douleurs dans les membres. Dans un petit nombre de cas, la poliomyélite entraîne une paralysie, souvent définitive. La vaccination est le seul moyen de prévention.