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Sensation du toucher

Prothèse de main : une peau artificielle sensible à l'énergie solaire

Par Anne-Laure Lebrun

Des ingénieurs britanniques ont développé une peau artificielle capable de restaurer le sens du toucher. Elle fonctionne avec des cellules photovoltaïques.

University of Glasgow

L’énergie solaire pourrait accélérer le développement des prothèses. Des chercheurs de l’université de Glasgow (Grande-Bretagne) ont mis au point une main robotisée recouverte d’une peau artificielle fonctionnant à l’énergie du soleil. Le plus de cette prothèse : elle restaure le sens du toucher aux personnes amputées, décrivent les ingénieurs dans Advanced Functional Materials.

Les ingénieurs britanniques ont fabriqué cette main bionique en graphène. Ce matériau est un produit miracle pour l’industrie électronique. En plus d’être extra flexible et 100 fois plus résistant que l’acier, ce composé de carbone est aussi un excellent conducteur d’électricité. Autrement dit, il est le matériau parfait pour les constructeurs de prothèses.

Les chercheurs de l’université de Glasgow ont exploité une autre propriété : sa transparence. En laissant passer la quasi-totalité des rayons du soleil, le graphène s’avère être un générateur de choix. Une technologie qu’ils ont réussi à intégrer dans leur peau artificielle. Un défi de taille et une première mondiale.

 

Vers l'autonomie des prothèses

Mais avant, les ingénieurs ont dû mettre au point la peau synthétique. « La peau humaine est un système incroyablement complexe, capable de détecter la pression, la température et les textures à travers des capteurs nerveux chargés de faire remonter l’information au cerveau », décrit le Dr Ravinder Dahiya, responsable des travaux.

Lors d’une étude précédente, son équipe avait déjà franchi un pas important en créant des prototypes de main robotique intégrant la peau artificielle. Ceux-ci étaient très sensibles aux pressions. « Cette capacité permet à nos prothèse d’attraper des objets mous alors que d’autres mains robotisées rencontrent des difficultés ».

Des fonctions qui demandent environ 20 nanowatts d’énergie par centimètre carré de peau. Une quantité facilement disponible avec les cellules photovoltaïques déjà sur le marché. Pour le moment, l’énergie produite mais inutile est perdue. Les ingénieurs cherchent donc un moyen de la stocker. Cette réserve pourrait être utilisée en cas de besoin. S’ils y arrivaient, cette prothèse serait totalement autonome. L’équipe de chercheurs y travaille déjà et semble être sur la bonne voie.