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Sondage de la SMEREP

Sida : les étudiants négligent le préservatif et le dépistage

Par Anne-Laure Lebrun

Les lycéens et les étudiants négligent l'utilisation du préservatif et le dépistage car ils sont persuadés de ne pas prendre assez de risque pour en avoir besoin.

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Les lycéens et étudiants sont-ils désinvoltes ou tout simplement mal informés ? Alors qu’ils sont très exposés aux infections sexuellement transmissibles (IST), ils négligent l’utilisation du préservatif et le dépistage, rapporte à nouveau une étude Opinion way pour la SMEREP, sécurité sociale des étudiants, réalisée à l’occasion du Sidaction organisé du 24 au 26 mars.

Ce sondage montre en effet que près de trois-quarts des lycéens français ayant déjà eu un rapport sexuel et ayant plusieurs partenaires ne se sont pas fait dépister à chaque fois. Pire, plus de la moitié a déclaré ne s’être jamais fait dépister.

Un faible recours aux tests dépistage lié à une sous-estimation du danger. Ils sont en effet 7 sur 10 à estimer ne pas avoir pris de risque suffisant lors du rapport pour se faire dépister. Plus inquiétant, un sur 10 confie ne pas vouloir savoir. Quitte à mettre ces partenaires en danger…

Et leurs aînés ne sont pas là pour montrer l’exemple. Les étudiants français ne sont pas plus adeptes de la sexualité sans risques : 73 % ne se font pas dépister systématique, dont 43 % jamais. Comme les lycéens, ils estiment ne pas prendre suffisamment de risques. Ils sont aussi 26 % d’entre eux à ne pas savoir où se faire dépister.

Les jeunes se détournent du préservatif

Persuadés qu’ils ne risquent rien, ils ne sont pas prompts à se protéger. Près de 60 % d’étudiants et 40 % de lycéens avouent ne pas porter systématiquement un préservatif. Si les trois-quarts des étudiants se justifient en expliquant qu’ils sont engagés dans une relation stable, ils sont plus de 15 % à expliquer qu’ils ont moins de sensation avec un préservatif ou qu’ils sont gênés. Un avis partagé par les lycéens. Et là encore, certains évoquent l’absence de risque pour expliquer ce comportement dangereux.

Si les étudiants et les lycéens font si peu attention, c’est, en partie, en raison de la propagation de fausses croyances. Ils sont par exemple plus de 10 % à penser que l’on peut guérir du Sida en 2017. Ils connaissent également mal les modes de transmission de cette maladie : 15 % pensent que l’on peut être contaminé par le virus par la piqûre d’un moustique et 7 % en embrassant une personne séropositive.
Il est donc important de rappeler qu’il n’existe que 3 voies de transmission : lors de rapports (vaginaux, buccaux ou anaux) non protégés, par échange de sang lors de transfusion sanguine ou par le partage de seringue ou lors de l’accouchement de la mère à l’enfant.

« Malheureusement, malgré les années, les chiffres ne s’améliorent pas, tant concernant la désinformation des jeunes au sujet du SIDA (transmission et guérison), que leurs éventuels comportements à risque en matière de sexualité », déplore Hadrien Le Roux, président de la SMEREP qui espère bien profiter du Sidaction pour « rappeler aux lycéens et étudiants l’importance d’être vigilant et de se protéger systématiquement lors de rapports sexuels »

Cette banalisation du VIH favorise l’explosion du nombre de nouveaux cas. En France, comme ailleurs, l’épidémie n’est pas finie. Plus de 6 000 cas sont diagnostiqués chaque année, dont plus de 800 chez les moins de 25 ans.

Retrouvezl'émission l'Invité santé avec Jean-Luc Roméro,
président d'Elus locaux contre le Sida
diffusée le 17 novembre 2016