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A l'hôpital Tenon (Paris)

Cancer du poumon : un GPS rend le diagnostic plus précis

Par Julie Levallois

L'hôpital Tenon (Paris) dispose d'un appareil de navigation dans les bronches. Il permet de détecter les lésions du poumon plus précisément et plus précocement.

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Un GPS en salle d’opération. Voilà qui peut sembler étonnant. Et pourtant, l’hôpital Tenon (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) s’est doté d’un appareil qui s’inspire de ce système. Ce dispositif dit « de navigation intra-bronchique électromagnétique » devrait s’avérer très utile dans la détection précoce des cancers du poumon.

A raison de 1 200 euros par examen, peu de centres ont décidé de recourir à cette machine. Le CHU de Saint-Etienne, les hôpitaux de Londres (Royaume-Uni) et Copenhague (Danemark) en ont fait l’acquisition. Si l’hôpital Tenon a décidé de franchir le pas, ça n’est pas pour rien. En France, 15 % seulement des cancers du poumon sont diagnostiqués à un stade précoce. Et pour cause : les technologies actuelles ne permettent pas d’atteindre la périphérie de cet organe. Les lésions les plus isolées ne sont donc pas détectées.

Guider la chirurgie

L’appareil de navigation intra-bronchique, aussi surnommé le GPS du poumon, s’inspire du guidage à distance. Un champ électromagnétique autour du thorax permet aux chirurgiens de localiser le capteur en temps réel. Un moniteur est chargé de traduire ces informations sous la forme d’une reconstitution 3D. La cartographie du poumon se déroule au fur et à mesure que le capteur avance.

Il est donc possible d’atteindre les bronches les plus étroites, au diamètre inférieur à 4 mm. Les nodules situés dans de telles zones représentent 70 à 80 % des cancers. « Concrètement, le chirurgien va positionner la cible virtuelle sur la lésion à biopser, détaille dans un communiqué le Pr Jalal Assouad, chef du service de chirurgie thoracique et vasculaire à l’hôpital Tenon. La sonde trouvera son chemin jusqu’à la cible/tumeur. »

 

14 % de survie à 5 ans

Commence alors l’étape de la biopsie. La gaine qui a accompagné la sonde GPS reste en place. Le capteur, lui, est retiré. Une pince à biopsie très fine est alors insérée pour analyser le profil de la lésion. Les chirurgiens peuvent aussi laisser en place un marqueur qui indique la zone à opérer ou circonscrire la zone de la radiothérapie.

Ces marques sont très utiles pour guider les chirurgies mini-invasives, de plus en plus pratiquées en France, mais aussi pour cibler au maximum la radiothérapie et épargner les tissus sains. L’appareil remplit surtout une mission très importante dans le diagnostic précoce. A l’heure actuelle, la plupart des cancers sont repérés trop tard. Un délai qui péjore considérablement la survie des malades. 5 ans après le diagnostic, seul un patient sur sept est encore en vie. Au bout de 10 ans, ils ne sont plus que 9 %.


Source : Institut National du Cancer

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